Les bureaux de poste français en Chine font partie des services postaux qui ont été opérés en Chine par des puissances étrangères à la fin du XIXe siècle et au début du XXe siècle.
Deux catégories de bureaux français furent ouverts dans les principales villes de ce territoire immense.
- Les bureaux français, dépendant de la métropole :
Au nombre de neuf (), ces bureaux utilisèrent des timbres de France surchargés ou libellé «CHINE». Il s’agit de Shangaï (1862), Tien-Tsin (1889), Han-Keou et Tche-Fou (1898), Pékin (1900), Amoy, Arsenal Pagoda, Fou-Tcheou et Ning-Po (1902).
- Les bureaux indochinois en Chine dépendant du gouvernement général de l’Indochine et dont l’apparition coïncide avec la grande époque des expéditions françaises en Extrême-Orient. Ils furent au nombre de six () : Mongtseu, Yunnanfou et Hoi-Hao (1900), Canton (1901), Packoï et Tchong-King (1902). Ils utilisèrent
des timbres d’Indochine surchargés de leur nom à
l’exception des deux séries générales surchargées «CHINE».
Tous ces bureaux français furent fermés le 31 décembre 1922 après qu’un traité international restitue à la Chine les concessions étrangères. Le territoire de Kuang-Tchéou Wan ()cédé à bail à la France en 1902 possédait un statut différent des autres bureaux. il fut administré par la France jusqu’en 1945, date à laquelle il fut rétrocédé à la Chine.
La première guerre de l'opium fit rentrer la Chine dans une ère semi coloniale. L'économie féodale se désintégra progressivement dans des zones côtières ou situées le long du yang-tsé (fleuve bleu). Les relations internationales rendirent désuet le système postal en place.
Déjà en 1834, un commerçant anglais, Lord W.J. Napler créa le premier bureau de poste à Canton (Guangzhou). Le 4 avril 1842, le commandant des troupes britanniques, Herry Pottinger, ouvrit le "Hong Kong British Post Office". Sur ces bases, après le traité de Nankin (Nanjing), en août 1842, le Royaume uni créa le "Post Agencies of Consul", dépendant directement de l'administration postale britannique. 5 bureaux, situés dans les ports cédés, ouvrirent : Canton, Fuzhou, Xiamen, Ningbo et Shanghai. La Chine nomma ce service "Guest Post" (poste d'invité) et en régula l'usage lors du traité de Tientsin (Tianjin) en 1858.
D'autres nations, telles l'Allemagne, les Etats Unis, la France et le Japon, réclamèrent les mêmes droits. Ces pays utilisaient leurs timbres avec des affranchissements mentionnant le lieu d'envoi. Ils expédiaient ou recevaient des courriers depuis ou à destination de la Chine ; mais également à l'intérieur de celle-ci. Ceci mettait à mal la souveraineté chinoise.
Le traité de Pékin d'octobre 1861, portant les signatures de l'Angleterre, de l'Allemagne, des Etats Unis, de la France et du Japon, permit la création d'un département général des droits de douanes. Après 1865, cet établissement aux mains des étrangers, fut transféré à Pékin. Le courrier devait donc suivre la même voie. Durant cette époque, les révoltes chinoises furent nombreuses (Taiping 1853-1864 à l'Est, Nien 1853-1868 au Nord, Muslim 1862-1877 à l'Ouest) qui obligèrent la limitation du courrier (des bureaux) aux seules villes de Shanghai et Pékin.
L'anglais Robert Hart dirigeait cet établissement et avait l'intention de créer les postes chinoises. Lorsqu'en 1868, fut ouvert le bureau de poste des douanes de Tientsin, 3 autres existaient déjà à Pékin, Shanghai et Zhenjiang. Il y transitait les documents d'ambassade, mais également les courriers officiels et privés devant s'acquitter d'un droit d'affranchissement. Les "Customs Post" étaient l'embryon de la poste moderne.
Après avoir essayer, sans réussite, d'influer sur le traité de Yantai en 1876, Hart obtint l'accord du premier ministre pour qu'en 1878 soient émis les premiers timbres chinois. Informé, l'officier G.Detring des douanes de Tientsin demande, le 23 mars 1878, au régisseur du bureau des douanes de Shanghai d'imprimer des timbres de 5 et 3 Fen (le 1 Fen le sera plus tard pour servir les journaux). Ces trois timbres possédaient un dragon au centre, d'ou le nom de la série.
G.Detring organisa les moyens de transport du courrier. Celui-ci était acheminé par la mer. Certains ports étant fermés en hiver, on dut passer par la terre à mule et à cheval. Detring suggéra à Hart, pour toucher le public le plus large, d'organiser des postes locales. Le plan Hart échoua. En 1880, un bureau de poste des douanes fut créé pour diriger le déploiement vers les ports et le long du yang-tsé. Début 1886, 24 lieux étaient couverts. Le bureau de régulation des postes de douane créé en novembre 1882 annonçait les postes chinoises. Mais de 1878 à 1896, date où fut créée la poste Qing, du nom de la dynastie régnante, de nombreuses raisons politiques, sociales ou économiques génèrent sont développement. Les textes fondateurs vinrent de la poste de Taiwan en 1888. Mais la défaite de 1894, obligea la Chine à céder l'île aux japonais.
En 1896, le territoire était morcelé et les postes anciennes inefficaces. Les Chinois désiraient de plus en plus l'abolition des bureaux étrangers.
Avec des puissances étrangères présentes en de nombreux points, le gouvernement chinois ne peut plus contrôler le courrier. H. J. Kopsch, l'anglais qui a succédé à Hart, suggère, dès 1885, au gouvernement Qing l'établissement d'une poste officielle. Devant les hésitations du gouvernement, les bureaux étrangers continuent à proliférer. Mais le 20 mars 1896, l'empereur Guangxu approuve la création du bureau officiel des postes.
En 1898, cette poste était populaire, mais ne pouvait se développer normalement en raison de la concurrence en place. Employant des étrangers et de nombreux chinois, elle était en déficit. En 1905, la poste est déjà bien développée lorsque l'on décide de l'étendre sur 5 ports majeurs de part leurs activités : Shanghai, Canton, Fuzhou, Hankou et Tientsin. En 1910, le territoire est divisé en régions administratives. Les postes dépendirent du premier ministre de 1866 à 1901, date à laquelle, elles revinrent au ministère des affaires étrangères. En 1906, alors qu'était créé le service des Taxes, la dynastie Qing fit une réforme institutionnelle, laquelle aboutit, entre autre chose, à établir un ministère des postes. Le transfert fut long et rencontra beaucoup d'obstacles.
L'empereur, par ses édits, favorisa ce nouveau mode de communication. On compte en 1911, 49 bureaux généraux, 957 succursales et 3244 agences. Il y en avait respectivement 40, 352 et 927 en 1904. En 1904, sur les 40 bureaux principaux, 30 le sont le long des côtes et du Yang-tsé. Avec la poste, ce sont également les voies de communication qui se développent. En 1903 le courrier circule également par rail.
Des sortes de nœuds postaux se forment, pour le Nord à Tientsin, pour l'Est à Shanghai et pour le Sud à Canton. La concurrence fit baisser les tarifs en 1904 : lettre ordinaire devant circuler dans la même province : 0,5 Fen, lettre ordinaire devant sortir de la province 1 fen au lieu de 4.
L'augmentation du trafic postal fut vertigineuse : on passa de 10 millions sur 1896-1901, à 66 millions en 1904 et à 100 millions en 1906. De 1907 à 1911, le trafic se réduisit à respectivement 50 et 80 millions (courriers, journaux ....). C'était la guerre, Sun Yat-sen chassait la dynastie Qing en 1911.
En 1912, la première république de Chine était fondée. On renomma la poste Qing en poste de la république de Chine, simplifié ensuite en poste de Chine. Il y eut une petite période de trouble et après 1920, l'évolution fut encore plus importante, puisqu'on atteignit jusqu'à 420 millions de plis en tout genre par an. Le développement de la poste était achevée, restait à l'unifier ... Nous n'aborderons ici que la fin des bureaux étrangers. Le premier à être rattaché à la poste Qing fut celui de Shanghai en 1896. Les autres bureaux étrangers allaient fermer un à un. Entre temps ils servirent de tête de pont avec les pays étrangers. Des accords d'échange furent conclus avec la France, l'Allemagne, l'Angleterre, la Russie, les Etats Unis et le Japon. La Poste Qing prit des mesures pour cadrer leur exploitation. Il y avait 25 bureaux étrangers en 1897 et 344 en 1918. Suite à la première guerre mondiale, la Chine ferma les bureaux allemands en 1919. Cette année là, à la conférence de la paix de Versailles, l'émissaire chinois demanda la fermeture des autres bureaux : refus. En septembre 1920, les bureaux russes furent fermés en raison de la révolution. En 1921, le ministre des affaires étrangères demanda aux anglais, aux français, aux américains et aux japonais de fermer leurs bureaux immédiatement. Suite à la conférence de novembre 1921 sur la paix et le désarmement, un accord de désengagement fut signé le 1er février 1922. Cet accord prévoyait la fin des bureaux étrangers le 1er janvier 1923. En décembre 1922, tous les bureaux fermèrent sauf quelques japonais situés le long d'une voie de chemin de fer ("Nan-Man Railway").
Expédition de Chine (1861)
Un corps expéditionnaire composé d'Anglais et de Français débarque le 1er août 1860 à Tien-Tsin (Chine). Après la prise de Pékin, une convention signée le 31 octobre 1861 met fin au conflit. Il y eut 4 bureaux outre celui dit Central basé à TienTsin (losange CEC BC) : les bureaux A, B, C et D (losanges CEC A ....).
Par la suite, de toute la Chine et de l'Indochine, seul Shanghaï eut son oblitération Gros Chiffres n° 5104.
Càd Shang-Haï Bureau Français 24/02/1864 et càd Rouge Paquebot Anglais Marseille 11/04/1864 .
Obl. sur N°2 de Chine de 1878 ou sur colonies générales. Ce timbre chinois pourrait provenir d'un affranchissement mixte Chine - France. En effet de 1878 à 1901 des lettres postées en Chine et à destination de la France, ont été affranchies avec des timbres poste chinois pour la partie du trajet en Chine et avec des timbres poste français pour la suite du trajet. Les timbres français et chinois ont été utilisés pour annuler les timbres postes. La marque bleu en haut à gauche pourrait être un timbre à date chinois.
Corps exp. Cochinchine (1860-1875)
La Cochinchine fut annexée le 5/6/1862 à la France. En 1949 elle est rattachée au Viêt Nam.
Le haut des timbres à date comportait les mentions : CORR. D.ARMéES (A), éTABLISSts FRANCAIS DE LA COCHINCHINE (B), CORR.D.ARM. (C) ou COR. D. ARMéES (D).
Le bas des timbres à date indiquait le nom du bureau :
(A) SAIGON ou INDO-CHINE utilisé à partir de 1861
(B) SAIGON utilisé à partir de 1863 (bleu ou noir ou timbre oblitérant los. CCH)
(C) utilisé à partir de 1863 de forme octogonale, BIEN-HOA (ou los.CCN2), MY-THO (noir ou bleu, ou los.CCN3), BARIA (ou los.CCN4), COCONG (bleu ou los.CCN5), THAY-NINH (ou los.CCN6), TONG-KEOU (bleu ou los.CCN7) et TRANG-BANG (bleu ou los.CCN8).
(D) INDOCHINE (ou losange et ancre)
Le timbre présenté porte l'oblitération " CORR. D . ARMEES * HAÏ PHONG* 1 SEPT 82 " ce qui indique que la correspondance sur laquelle était apposé le timbre était expédiée par un militaire stationné au Tonkin qui bénéficiait de ce fait d'un tarif préférentiel (certainement ici 15 centimes de port au lieu de 25 et 25 centimes pour la recommandation)
L'étude d'un tel timbre ouvre la voie à la réflexion historique, et l'on a vite fait de quitter ce petit rectangle de papier pour voir arriver l'expédition RIVIERE à Hanoi (25 mars 1882) prélude à la campagne contre les célèbres " Pavillons Noirs ".
Coté trafic postal, il est minime avant 1883 (arrivée du corps expéditionnaire de l'amiral COURBET) et on admet que moins d'une dizaine de correspondances quittaient quotidiennement chaque bureau implanté au Tonkin durant cette période.
Guerre du Tonkin (1884-1904) En 1884 un corps expéditionnaire provenant de Chine puis de France part pour conquérir le Tonkin. La campagne dure de janvier à juin. Mais les hostilités ne cesseront qu'à la signature du second traité de Tien-Tsin le 9 juin 1885.
Il n'y eut que les timbres à date suivant :
CORPS EXPéDITIONNAIRE TONKIN - Ligne N 4
Hué-COCHINCHe - CORSP EXPre
CORPS EXPEre - CAMBODGE
TRESOR et POSTE aux ARMEES - 1 CHINE 1
CORR D`ARMEES - SHANG-HAI ou FORT de FRANCE
Les postes maritimes
Le timbre "ancre" a été utilisé sur les paquebots français pour oblitérer les lettres provenant de l'étranger ou des colonies françaises et à destination de la France. Après 1876, l'ancre est remplacée par un timbre à date. Dans le haut du cachet "LIGNE N" est le numéro de la ligne maritime. La ligne N n'a pas toujours correspondu au même parcours : Suez à Hong-Kong de 1862 à 1870, Marseille à Hong-Kong de 1870 à 1871, Marseille à Shanghai de 1871 à 1887, Marseille à Yokohama de 1887 à 1910. Il existe d'autres lignes dont les numéros sont : A, B, C, D, E, F, G, H, J, K, L, M, N, O, P, Q, R, S, T, U, V, W, X, Y, Z, AB, AC.
L'examen d'une telle pièce conduit aux constatations suivantes : La Surcharge "CHINE" : présente des similitudes avec celle utilisée pour les entiers de 1894.
L'Oblitération : PEKIN CHINE - 10 MAI 1902 est compatible avec la présence française dans l'empire du milieu
La littérature philatélique relative aux bureaux français en chine nous rapporte deux choses :
(Bibliographie : DESROUSSEAUX - INDOCHINE - Livre II : Les corps expéditionnaires 1884/1904)
" Le postier civil de PEKIN constata le jour de l'ouverture de son bureau (10 décembre 1900) que la série de timbres au type Sage surchargés "Chine" partait du 5 centimes, aussi emprunta-t-il au guichet militaire - situé dans le même local - les 1,2,3,4 c. Sage de France dont celui-ci disposait, et les surchargea-t-il assez grossièrement "CHINE", dans un style très proche de la première surcharge de la carte - entier Sage à 10 c. " ..... Mais également
" Après la fermeture des bureaux militaires,( aux environs du 16 mai 1902)., leurs timbres de France sont certainement restés sur place, en partie du moins, à Tien-Tsin ou Pékin, et l'un des postiers les a fait surcharger "CHINE" ".
Deus solutions (au moins) s'offrent donc à nous pour cataloguer cette pièce qui, quelle que soit la version retenue, n'en demeure pas moins une plaisante surcharge de complaisance destinée aux négociants de l'époque...en conclusion méfions-nous des fragments avec oblitération bien marquée ! !
On trouvera dans un chapitre sur la Chine un exposé sur la pénétration du Yunnan par la voie du chemin de fer. Cette construction permis l'établissement de petites colonies de Français dans la Chine du Sud. Pour leur courrier, d'autant plus important qu'il s'agissait de papiers d'affaires et de documents administratifs, la France décida d'assurer son propre service postal. De 1862 à 1902, huit bureaux dépendant du ministère des Affaires étrangères, furent ouverts dans d'autres région de Chine. Pour des raisons de proximité, de liaison et sans doute aussi de rivalités budgétaires entre les ministère, c'est à celui de la Marine et des Colonies, qui gérait les postes d'Indochine, que furent confiés les six de Chine du Sud.
Pendant très peu de temps, cinq d'entre eux utilisèrent les timbres indochinois normaux, puis on leur affecta des figurines surchargées. Seul Canton disposa dès son ouverture de timbres à son nom. Comme souvent dans des cas similaires, ces timbres furent achetés en grand nombre par les philatélistes, d'où des cotes sensiblement similaires pour les neufs et les oblitérés, de très nombreux plis de complaisance à destination de la France ayant été fabriqués. En revanche, les lettres "nature" et en particulier la correspondance des commerçants chinois à destination de l'Indochine sont du plus grand intérêt.
Le 25 janvier 1900 ouvrit à Mong-Tzeu le premier bureau indochinois en Chine. Le 15 février, c'est au tour de Yunnanfou. Ils étaient tenus par des employés français et ne s'occupaient que du courrier des Français, qui tous, ou presque, appartenaient à la commission d'étude du chemin de fer du Yunnan. Officiellement, ces deux villes n'étaient pas ouvertes au commerce étranger. Les autorités chinoises considéraient donc le service postal comme une affaire strictement privée et, pour ne pas froisser leur susceptibilité, les postiers utilisaient des oblitération n'indiquant pas que le courrier venait de Chine. Mong-Tzeu et Yunnanfou étaient officielement des annexes du bureau indochinois de Lao-Kay : le timbre à date de Mong-Tzeu porte la mention "Laokay A" et celui de Yunnanfou "Laokay B". Il en sera ainsi jusqu'en 1901, lorsque Mong-Tzeu sera ouverte aux étrangers : le bureau disposera alors d'une oblitération à son nom, tandis que Yunnanfou deviendra "Montze B". Avant l'ouverture de la ligne, le courrier est acheminé par courriers à pied, à dos de mulet et en pirogue. Il fallait au moins une semaine entre Yunnafou et Mong-Tzeu puis six jours entre Mong-Tzeu et Laokaï. Les précipices vertigineux expliquent ces délais mais également la difficulté qu'il y eut à construire la voie ferrée. A la mise en service, le courrier ne mettait plus que deux jours entre Yunnanfou et Hanoï. Les trains comportaient un wagon postal où des postiers ambulants disposaient d'oblitérations spécifiques. En cours de route, ils devaient accepter les plis affranchis avec des timbres chinois déposés dans les gares des villes où n'existait pas de bureau indochinois. De Yunnanfou, le courrier pouvait également être dirigé vers la Birmanie (mention manuscrite "Via Birmanie").
Le 7 février 1902 ouvrait le plus septentrional des bureaux indochinois, à Tch'ong-K'ing sur le fleuve Yang-Tsé, dans une zone où patrouillaient des canonières françaises. En fait, une ligne de chemin de fer reliant Yunnanfou à Tch'ong-K'ing en passant par Kouei Yang était en projet. Elle aurait suivi le tracé d'un sentier muletier et permis une communication vers la Chine centrale, mais elle ne fut pas réalisée.
Jusqu'à sa fermeture, le courrier de ce bureau fut donc toujours acheminé vers Shanghaï par voie fluviale, soit une quinzaine de jours de bateau. Mi-1903, Tch'ong-K'ing sevit de relai pour le courrier posté à Yunnanfou et Mong-Tzeu, des bandits de grand chemin ou des pirates fluviaux ayant coupé les voies de communication. Il fallait 20 ou 21 jours pour rallier Yunnanfou à Tch'ong-K'ing par la piste. Un bureau aurait dû être ouvert en 1903 à Long-Tchéou, bourgade chinoise proche de la frontière, que l'on projetait de relier par voie ferrée à Langson.
La création d'autre bureaux est liée à l'installation des Français dans le Kouang Tchéou Wan, en 1898. Considérée comme un bureau indochinois en Chine, il s'agit en fait d'un territoire totalement administré par les Français, une colonie à part entière. En 1900, Kouang Tchéou fut rattaché administrativement au Tonkin, ce qui entraîna la création d'une liaison maritime régulière avec Haïphong, via Pakhoï et Hoï-Hao. Après avoir fait escale à Kouang Tchéou, les paquebots continuaient jusqu'à Hong-Kong, qui fut reliée à Canton par voie ferrée.
Le bureau d'Hoï-Hao, dans l'île d'Hainan, fut ouvert le 15 mai 1900. Là encore, sans doute pour des raisons diplomatiques, sa première oblitération, en service pendant six ans, ne comporte que les mentions "HoïHao - Ile de Hainam" (sic) sans indication de pays. "Hoï-Hao - Chine" n'apparaît qu'à partir de juillet 1906. Canton était depuis longtemps la principale porte pour entrer en Chine du Sud, plusieurs rivières navigables permettant de progresser vers l'intérieur du pays. Les Arabes s'y étaient installés dès le Moyen Age, et les Portugais au XVIe siècle. Au XVIIIe, quand la Chine se fermait à l'étranger, seul Canton restait accessible. La ville fut également le point de départ priviligié des Chinois pour l'émigration dans l'Asie du Sud-Est et le Pacifique. La ville fut donc ouverte officiellement au commerce international dès 1859. Un bureau indochinois y entra en service le 15 juin 1901 et connut très rapidement une activité importante, due notamment à son succès auprès des commerçants chinois. C'est pourquoi, probablement en 1906, il fut décidé d'ouvrir six bureaux annexes dits "bureaux de ville". Leurs oblitérations sont identifiées par des lettres, de A à F, alors que celles du bureau principal ne comportent que les mentions "Canton" et "Canton-Chine". Les oblitérés et le courrier des annexes, essentiellement commercial, sont beaucoup plus rares que ceux de la poste principale qui, elle, eut à satisfaire de nombreuses demandes de philatélistes.
Enfin Pakhoï, dont le volume de courrier fut toujours plus limité, ouvrit le 11 février 1902. A l'exception de ceux de Kouang Tchéou,les bureaux indochinois fermèrent le 31 décembre 1922, de même que toutes les autres postes étrangères en Chine, alors que le pays, devenu république en 1912, s'enfonçait dans la guerre civile. Kouang-Tchéou-Wan est le résultat d'une demande de "compensations" faite par la France à la Chine suites aux annexions étrangères de la fin du XIXe siècle. Le gouvernement chinois accorda le 10 avril 1898 à la France l'occupation de la baie de Kouang-Tchéou et du territoire de Kouang-Tchéou-Wan (180 000 habitants, 1238 villages, 84 244 hectares). Lorsque le 22 avril, le contre-amiral Gigault de la Bédollière, à bord du Jean Bart, débarque, la population n'est pas avertie. Il faudra plus d'un an pour réduire les îlots de résistance. Le 16 novembre 1899, l'accord par lequel la France obtenait la possibilité de construire le chemin de fer du Yunnan, délimitait les frontières du Kouang-Tchéou-Wan qui lui était cédé à bail pour 99 ans. Un receveur des postes arriva à Quang-Tchéou dès décembre 1899 ; mais ne reçut un cachet postal qu'en février 1900. Le bureau s'ouvrit au public le 1er avril 1900. D'autres bureaux ouvrirent puis fermêrent en raison du faible courrier. Occupé par les Japonais en mars 1945, il est vite rendu à la Chine (07/1945 et 02-03/1946).
Histoire de Groupes, ou le timbre des colonies françaises de 1892
Ce n'est qu'en 1892 que ne débute réellement l'histoire philatélique locale de nombreuses colonies françaises, jusqu'alors limitée aux émissions passe-partout dite des "colonies générales" et de quelques émissions locales limitées.
Cette révolution déjà centenaire était l'aboutissement de quarante années d'évolutions, depuis les premiers timbres de métropole jusqu'aux émissions surchargées sur les "Alphée Dubois".
I) les origines. Emissions générales.
Dès la création des timbres-postes en France en 1849, les principales colonies utilisèrent, dans mesure de leurs stocks disponibles, les timbres de la métropole. Quelques colonies se démarquèrent en créant leurs propres vignettes (île de la Réunion en 1852 et Nouvelle Calédonie en 1859 avec le "Triquérat").
Mais c'est à partir des années 1859-1865 que furent mis en service les premiers véritables timbres destinés aux colonies, et servant indistinctement quel qu'en soit le lieu : les types "aigles impériales".
Dans la période troublée qui succéda à la guerre de 1870-1871, les envois de timbres de la métropole vers les colonies subirent quelques retards inévitables. Faute de nouvelles valeurs devant remplacer les aigles impériales on réutilisa donc les planches existantes des timbres de l'Empire (dentelés, laurés et siège) mais pour bien préciser qu'il s'agissait de timbres coloniaux, ceux-ci furent émis non-dentelés aux valeurs suivantes : 1c vert-olive, 5c vert-jaune, 10c bistre, 20c bleu, 30c brun, 40c orange et 80c rose.
De 1872 à 1877 ne furent émis que des timbres au type "Cérès", toujours non dentelés (Yvert 14 à 23).
Puis de 1877 à 1880 furent émis les types "Sage", toujours non dentelés (Yvert 24 à 45) pour utiliser les timbres de la métropole.
En mai-juin 1881 paraissent enfin 13 nouvelles figurines dentelées, les types "Commerce" créés par Alphée Dubois (gravés par Louis-Eugène Mouchon), résultat de la volonté de l'administration postale de se doter d'un véritable timbre colonial, différent de celui de la métropole pour éviter ainsi la confusion entre les "Sage" dentelés et non dentelés. La 14° valeur de la série, le 25c noir sur rose, est émise en mai 1886.
Les colonies sont donc approvisionnées avec ce nouveau timbre, alors même que des stocks existent encore sur place des anciennes figurines aux types "Sage" ou "Cérès". Celles-ci continueront de servir tardivement jusqu'à la fin du siècle ou bien serviront de support à des surcharges nécessitées par des pénuries de figurines à petite faciale.
Un événement imprévu va pourtant contribuer à la disparition inéluctable des "Alphée Dubois" en tant que timbre valable dans toutes les colonies : une directive officielle adressée aux directeurs coloniaux vers 1890-1891 leur intime l'ordre de surcharger du nom de la colonie tous les timbres en stock. La raison ? les timbres font l'objet d'un trafic de devises et il faut à tout prix limiter la casse !
En effet, en Indochine, un achat de timbres en monnaie locale (piastres) bénéficie d'un taux de change très intéressant, car nettement inférieur à la parité du franc. Les feuilles d'Alphée Dubois achetées à Saigon ou Hué peuvent donc être revendues à un prix normal à St Denis à la Réunion et dégager un bénéfice non négligeable. Dénoncé par la presse de l'époque, le trafic est cause directe de la décision ministérielle sus-mentionnée.
Chaque territoire exécuta les ordre reçus et, quelques semaines après la mise en vente des surchargés, les Alphée Dubois non surchargés perdirent toute validité. Théoriquement les causes du trafic cessaient d'exister.
II) la naissance des "Groupes".
La série des nouveaux timbres destinés à servir dans 18 territoires, "La Navigation et le Commerce faisant flotter sur les mers les couleurs françaises", que l'on allait rapidement abréger en type "Groupe" comprenait 13 timbres et 8 entiers postaux pour chacune des colonies, aux couleurs identiques à celles des types "Sage" alors en usage en métropole.
Leur naissance avait été motivée par trois raisons essentielles :
- d'abord faire cesser la spéculation des changes sur les monnaies entre les diverses colonies (ce que nous venont de voir ci-dessus et qui avait entraîné les gouverneurs coloniaux à faire surcharger les timbres au nom de leur colonie),
- mettre fin aux surcharges par trop nombreuses et pas toujours justifiées qui fleurissaient dans certains territoires,
- enfin créer de vraies émissions dont la vente, auprès des collectionneurs, pouvaient rapporter quelques revenus supplémentaires aux colonies.
Les types "Groupe" répondaient tout à fait à ce triple objectif et, en novembre 1892, nombreux sont ceux qui cassèrent leur tirelire et déboursèrent les 90F nécessaires pour les acheter tous (environ 1300F en Francs actuels).
En 12 ans, ces 18 séries deviennent 29 grâce aux nouveaux territoires qui en furent dotés par suite de changement de nom de certaines colonies, mais aussi pour répondre à la nécessité d'adapter les couleurs de certaines valeurs à la réglementation de l'UPU, bref un ensemble de quelque 492 timbres (non comptés les surcharges locales qui ont continué à fleurir dans les colonies, ce qui donnera finalement plus de 900 timbres à ce type).
Un siècle plus tard, les "Groupes" n'ont rien perdu de leur prestige, rencontrant toujours un succès mérité auprès des collectionneurs. Un succès dû autant au classicisme de leur style, qu'à la gravure du timbre, ou surtout à tout ce dont est porteuse l'époque de leur émission :l es images, les clichés, liés à notre passé colonial ("le bon vieux temps des colonies"), même si la réalité était bien souvent trompeuse.
Financièrement parlant les "Groupes" ont encore l'avantage d'être accessibles à tous : avec des séries qui varient autour d'une moyenne de 100 à 150 euros ils offrent un refuge certain aux spéculateurs comme aux gros et moyens collectionneurs. Quelques valeurs phare sont certes réservées à une élite, mais les petites valeurs sont elles aussi à portée des bourses les plus plates. C'est ce qui en fait une collection "à géométrie variable", accessible à tous.
III) Mise en service
Les timbres furent vendus en France par l'Agence des Timbres d'Outre-Mer et dans leurs colonies respectives. Les premiers exclusivement acquis par les collectionneurs sont allés, pour la plupart, directement dans les albums. Généralement ils ont été bien conservés et on les retrouve avec charnière, en paire millésimée, en bloc de quatre ou plus (je suis preneur de planches entières s'il y en a !). Dans ces cas de bonne conservation, les timbres sont encore frais malgré leur âge centenaire, avec gomme généralement propre et lisse à défaut d'être intacte.
Les seconds constituent évidemment la majorité des oblitérés, des timbres que l'on ne peut négliger au vu des cotes de nombre d'entre eux. Mais il existe aussi des neufs provenant des diverses colonies. On les reconnaît souvent à leur gomme craquelée ou coulée, leurs couleurs passées, aux traces d'adhérence au verso et même parfois au recto provenant du fait que, pour éviter que l'humidité tropicale ne les fasse adhérer entre eux, on plaçait entre les planches de timbres des feuilles de papier paraffiné. Ces "coloniaux" sont parfois sans charnière et proviennent de blocs ou de feuilles acquises directement auprès des receveurs des territoires.
Certains collectionneurs les ont depuis dégommés, préférant préserver la dentelure et la fraîcheur du timbre plutôt que de sacrifier au rite abusif du "sans charnière". Mais que l'on se rassure, depuis quelques années nombre de vieux timbres qui avaient perdu leur gomme se sont vu offrir une nouvelle jeunesse à coup de regommages massifs (eh oui, même eux ont été les victimes toutes désignées de la sacro-sainte et ridicule mode du "neuf sans charnière" ... comme si tous les philatélistes étaient assez naïfs pour croire que des timbres de leur âge aient pu survivre dans des albums sans jamais voir une charnière depuis leur sortie de l'imprimerie !).
Les "Groupes" ne sont toutefois pas toujours des prix de beauté : ils sont beaucoup de défauts, et ce n'est pas en vieillissant qu'ils s'amélioreront (exception faite du cas décrit dans mon aparté du paragraphe précédent). Le papier est cassant et cela occasionne souvent des dents manquantes (principalement les dents des coins qui sont très fragiles), le centrage laisse souvent à désirer (comme pour les types "Sage" seules une à deux rangées par feuille méritent le label de "centrage parfait").
C'est pourquoi un "Groupe" en parfait état (gomme, centrage, dentelure) est un timbre très rare et la plus-value qui leur est appliquée peut aller jusqu'à 100% pour les timbres côtés entre 10 et 50 euros.
On ne connaît pas les tirages des premières séries, mais au vu des cotes, force est de constater que certains territoires ont dû être bien moins approvisionnés que d'autres. Le Gabon culmine à 420 euros (neufs ou oblitérés) tandis que l'Inde ne dépasse pas les 125 euros. Mais on ne peut pas tenir le même raisonnement pour l'Indochine (colonie très grande consommatrice en timbres) dont la série cote portant 360 euros neuve et 190 euros oblitérée.
Les secondes séries (5 valeurs émises vers 1899-1900) sont souvent plus rares que les premières. Cela s'explique par les tirages assez faibles de certaines valeurs (10 000 à 20 000 exemplaires) et le fait qu'elles aient été surchargées en 1912, ce qui a encore contribué à diminuer leur nombre. Les exigences de l'UPU voulant qu'à chaque usage devait correspondre une couleur particulière du timbre, le changement de tarifs pour l'étranger entraîna automatiquement la création de nouveaux timbres avec de nouvelles couleurs, incluant un 10c rouge (tarif carte postale pour l'étranger), un 15c gris, un 25c bleu (lettre à destination de l'étranger) et un 50c bistre sur azuré (lettre recommandée pour l'étranger).
De 1862 à 1902, huit bureaux dépendant du ministère des Affaires étrangères, furent ouverts, ailleurs qu'en Chine du Sud. Ils fermèrent le 31 décembre 1922.
Il y avait en Chine deux catégories de postes françaises, celles qui dépendaient directement des Affaires étrangères, à Paris, et dont l’histoire est assez fade, et celles qui étaient rattachées à la Direction Générale des Postes d’Indochine, auxquelles nous nous intéresserons ici.
Les catalogues français mélangent les timbres des deux types de bureaux, alors qu’ils étaient tout à fait différents, ceux d’Indochine, surchargés ou non, étant seuls valables dans les bureaux indochinois. Il n’y avait aucune coordination, les relations entre les diplomates français et les dirigeants de l’Indochine étant en général peu amicales.
C’est à l’amabilité de Jean François Brun que nous devons d’avoir éclairci la curieuse histoire des bureaux indochinois. En effet, au début du sicle, son grand-père recevait systématiquement les postiers de retour d’Outre-mer et leur faisait raconter les péripéties de leur carrière, qu’il notait sur de précieux calepins dont nous avons pu prendre connaissance. D’autres renseignements sont apportés par les journaux philatéliques, spécialement de 1900 à 1908.
Rappelons que tous les bureaux étrangers en Chine ont fermé leurs guichets le 31 décembre 1922, à la demande répétée des autorités chinoises soutenues par les États-Unis.
Bureau indochinois en Chine : à l’époque :
Mongtseu : localité de moins de 30.000 habitants
Yunnanfou : ville entre 30.000 et 100.000 habitants
Canton : ville de plus de 500.000 habitants
Hoi-Hao : localité de moins de 30.000 habitants
Pakhoi : localité de moins de 30.000 habitants
Tchongking : ville de 100.000 à 500.000 habitants
Territoire loué à bail à la Chine pour 99 ans (accord franco-chinois du 16.1.1899)
Kouang Tchéou Wan
1 – Le YUNNAN.
En vertu de l’accord franco-chinois de 1899, les Français allaient construire le chemin de fer du Yunnan et leurs missions d’étude arrivèrent dès 1900 à MONGTSEU et YUNNANFOU. Elles amenaient des postiers pour leur courrier (à l’époque il n’y avait pas encore d’accord postal avec la Chine). Mais ces villes étaient encore interdites aux étrangers et les Chinois exigèrent que les nouvelles postes soient de simples annexes d’un bureau du Tonkin. Les noms propres qui suivent sont ceux des cachets postaux.
1 A – LAOKAY-A / TONKIN, ouvert 26-1-1900, devient MONGTZE / CHINE en 1901 lors de l’ouverture de la ville aux étrangers, MONG-TSEU - CHINE en 1906 lors de la réforme générale du système.
1 B – LAOKAY-B / TONKIN, ouvert 15-2-1900, devient MONGTZE-B / CHINE en 1901, puis YUNNAN-SEN / CHINE en 1903, un peu avant l’ouverture générale de la ville aux étrangers (sept. 1904), enfin YUNNAN-FOU - CHINE lors de la réforme générale.
1 C – Ambulants du Chemin de fer du Yunnan en Chine (trajet ouvert en 1910) ; deux sections, chacune à deux brigades (A, B) : LAOKAY A AMITCHEOU, AMITCHEOU A YUNNANFOU (ou vice-versa). Cachets double cercle. Ces ambulants devaient accepter les timbres d’Indochine , des bureaux et aussi des postes nationales chinoises, à cause des plis déposés dans les boites mobiles des gares.
2 – la côte.
Lors du démarrage du service maritime hebdomadaire "MARTY" de HONG-KONG à HAIPHONG convention du 6-6-1900), on créa des bureaux aux escales :
2 A – CANTON (proche de Hong-Kong), 15-6-1901. Ce bureau eut un tel succès auprès des Chinois de cette ville industrieuse qu’on y joignit plus tard six annexes dont les cachets portent de "A-CANTON-CHINE-A" à "F-CANTON-CHINE-F".
2 B – HOI-HAO (île de HAINAM), 15-5-1900, HAI-HAO - CHINE après la réforme de 1906.
2 C – PACKHOI, 11-2-1902. Changement d’orthographe lors de la réforme : PAK-HOI - CHINE. Le postier, ayant eu vent de la modification d’orthographe prévue, gratta un de ses deux cachets en 1903 (PA-KHOI / CHINE) ; mais, craignant une sanction, il ne l’utilisa que sur du courrier local ou des complaisances (sur 15c gris).
3 – SZE-TCHOUEN.
3 TCHONG-KING / CHINE, ouvert 7-2-1902, T’CHONG-K’ING - CHINE après la réforme de 1905-06. Important port fluvial utilisé par la marine de guerre française du Yang-Tse-Kiang, l’autre terminus étant SHANGHAI.
4 – Autres.
4 A -LONG-TCHEOU (près LANGSON). Ouvert par arrêté du 3-6-1903, aboutissement d’un différent avec la Chine ; c’était le seul point où on n’avait pas accordé le droit d’échange du courrier international le 1-1-1902, en sorte que l’obligation de l’affranchissement mixte Chine-Indochine y subsistait. Perdant le passage par leur poste du courrier vers l’extérieur, principale activité de Long-Tcheou (qui correspondait avec le Nord de la Chine par le Tonkin), les Chinois étaient très hostiles à cette ouverture. Le malheureux postier, envoyé pour l’ouverture, mourut donc officiellement "de mort naturelle" ; avant d’avoir pu la réaliser, et même avant d’avoir reçu timbres et cachets. La Direction des Postes d’Indochine comprit tout de suite, et un arrêté du 5-9-1903 abrogea celui du 3 juin. Les cachets LONG-TCHEOU / CHINE sont tous des faux (pour collectionneurs de cartes postales).
4 B - KOUANG-TCHEOU-WAN. C’était un "territoire à bail" et non un bureau en Chine. Il dura du 16-1-1899 au 30-9-1945, le bail étant résilié prématurément. Le système postal y fut assimilé à celui des bureaux en Chine d’octobre 1906 à fin 1909, en ce qui concerne les cachets, cependant que les timbres continuaient à y être surchargés, après 1909. Les cachets de la période d’assimilation sont, comme les autres, du type "localité—CHINE / ville en caractères chinois". Ils existent de "KOUANG-TCHEOU-WAN" ; "FORT-BAYARD" (sans nom chinois), "TCHE-KAM ; "P’O-T’SI", "T’AI-P’ING", et "P’O-T’EOU".
1 – Non surchargés
Jusqu’à la première émission surchargée, on a utilisé les "groupes" d’Indochine tel quel. Puis, à toute époque, les timbres d’Indochine sont restés valables, et parfois vendus au guichet (croix rouge, entiers, taxes, colis-postaux). Seule la poste de CANTON a reçu dès son ouverture des timbres surchargés ; il y avait aussi des entiers "groupe" sans surcharge et le postier crut devoir les faire surcharger sur place ; les suivants par contre furent utilisés tels quels (types Grasset et Annamite).
Les timbres F.M. de France se rencontrent là où il y avait des marins, à CANTON et TCHONG-FING, mais aussi au Yunnan où il y eut des escortes militaires lors des études et travaux ferroviaires. Au début même, avant la fin de la franchise du Corps Expéditionnaire du Tonkin, on trouve de LAOKAY .A (Mongtseu) des plis avec le cachet de franchise de ce Corps, et un cachet administratif "MISSION DES CHEMINS DE FER DU YUNNAN".
2 – Surcharges de 1901.
Des surcharges furent faites à HANOI pour CANTON et HOI-HAO, elles ne comportent que le nom du bureau en français et chinois. Elles furent mises en service le 15 juin 1901. Le but était d’empêcher des envois spéculatifs de timbres d’un bureau sur l’autre ou en Indochine, ce que les changes pratiqués pour passer à la monnaie des timbres (francs français) aurait permis avec bénéfice.
3 – Surcharges de 1902.
Les bureaux annexes de Laokay étant passés à la monnaie chinoise et de nouveaux bureaux étant ouverts, on fit pour l’ensemble une seule surcharge "CHINE" accompagnée de la valeur en cents chinois. Mais les différences de change entre places chinoises conduisirent à envisager une différenciation par bureau (sans entrer dans des détails monétaires, rappelons que les Chinois eux-mêmes durent à plusieurs époques surcharger leurs timbres pour éviter la spéculation sur les taux de change intérieurs : YUNNAN, SZE-TCHUAN, TURKESTAN, MONGOLIE etc.). Les timbres surchargés "CHINE" par l’imprimerie SCHNEIDER de Hanoi furent distribués en septembre 1902, avec une circulaire indiquant qu’on passerait bientôt à des surcharges par bureau. Un commerçant ingénieux de Bordeaux, ayant de bonnes relations locales, eut connaissance de ce projet et invita un chinois ami, de TCHONGKING, à tenter d’en profiter pour faire des surcharges sur place (et les lui envoyer à vendre en France).
4 – Surcharges de Tchong-King en octobre 1902.
Début octobre, le Chinois proposa au postier de lui faire des surcharges "TCHONG-KING" pour répondre à la circulaire, reçue entre-temps. Bien que le texte fût peu clair, le postier n’osa pas ; mais il reçut un délégué du Directeur de Hanoi, en tournée d’inspection, et ce dernier lui donna l’autorisation. Le Chinois surchargea les feuilles complètes, chaque surcharge étant faite d’un tampon. La plupart de ces timbres fût envoyée à Bordeaux, beaucoup oblitérés sur des feuilles avec cachet du 12-10-1902, d’autres furent vendus sur place - et presque aucun ne servit sur lettre.
L’émission, qui portait à la fois sur les "groupes" non surchargés et sur l’envoi de septembre (avec surcharge "Chine"), fut presque immédiatement épuisée â Bordeaux et localement. Le négociant de Bordeaux invita son correspondant chinois à se procurer des feuilles de timbres et à les surcharger, mais entre-temps la Direction des postes avait invité le postier â cesser la vente et à n’accepter que les lettres affranchies avec des timbres précédemment achetés (ce qui explique que l’on en trouve encore, fort peu, en 1903). Aussi, quand le Chinois lui demanda d’oblitérer sur feuilles le "deuxième tirage", le fit-il en antidatant au 31-10-02, avant la réception de la semonce de son chef. Il est d’ailleurs probable qu’on en entendit parler, car il refuse d’oblitérer le ou les tirages ultérieurs. Ces derniers furent faits en caractères typographiques, et n’existent que neufs ou avec fausse oblitération aisée à reconnaître. Naturellement, toute "erreur" de surcharge dénote un faux (lettre absente etc.). Les quelques taxes des Colonies Générales en stock connurent le même sort, et la poste en manqua ; aussi trouve-t-on alors des plis taxés avec un timbre-poste, accompagné d’une explication manuscrite du postier (vu dans collection FERRARI). Mais le postier avait gardé suffisamment de timbres-poste d’usage courant pour répondre aux besoins presque nuls du bureau jusqu’à l’arrivée de l’émission régulière de 1903.
Ainsi, il y eut une émission "régulière", un second tirage "toléré" par le postier avec des cachets antidatés - et que l’on peut assez aisément distinguer avec des témoins, puis un ou des tirages clandestins de 1903, toujours neufs. Plus tard, la rareté de ces pièces (chaque tirage fut infime) tenta les faussaires, et on trouve des séries surchargées dont le 1 franc taxe… est le numéro Yvert 29, émis neuf ans plus tard ! A vrai dire, le 1 franc marron authentique avec surcharge clandestine de 1903 est tout aussi faux, et il est bien dommage qu’on l’ait dénaturé. Ces timbres ont disparu des stocks des marchands et de toutes les ventes car il y a trop de risques de vendre des faux ; on se demande où ils sont passés.
5 – Surcharges de 1903.
La surcharge par bureau, faite avec l’orthographe initiale, vient de l’imprimerie SCHNEIDER à Hanoi. Les timbres furent distribués en avril 1903 à PACKHOI, en juin à HOIHAO, en juillet partout ailleurs. On fit aussi la surcharge pour le nouveau bureau prévu à LONG-TCHEOU, et les 1 à 25c et 5 francs étaient prêts quand on renonça au bureau ; leur destruction fut décidée, et il n’en réchappa que très peu. Ce sont probablement des essais de la surcharge, car la plupart ne montre que la ligne "LONGTCHEOU", et on sait que l’autre indication (valeur) était imprimée à part, et était la même pour tous les bureaux. Nous n’avons vu qu’une série avec la surcharge complète.
6 – Surcharges de 1904.
On revient à la surcharge "Chine", d’abord parce qu’elle était plus économique et facilitait la gestion des stocks, peut-être aussi parce que la monnaie chinoise avait pris une valeur plus homogène sur le territoire. Toujours faite chez Schneider, on y trouve deux types de lettre "C" initiale. Les timbres furent distribués en
juillet 1904.
7 – Réforme de 1905-06.
On passe à la série GRASSET (sauf pour les 75c et 5f dont on n’arrivait pas à épuiser les stocks au type "groupe"), on change l’orthographe des localités, en unifiant le type des cachets, on inclue KOUANG-TCHEOU-WAN. Peut-être la spéculation reprend-elle en Chine, car on revient à la surcharge par bureau.
La surcharge, à l’encre brillante, est faite à l’Imprimerie des Travaux Publics de Hanoi. Le 10f MONGTSEU a sa valeur chinoise à l’envers (tirage 150).
Surcharge normale : 1908
Surcharge renversée
8 – "Erreurs" et faux.
En 1906, l’administration s’émeut devant les nombreuses surcharges erronées vendues sur le marché philatélique, et que la rigueur de la commission de contrôle rend inexplicable. On découvre une magnifique fraude organisée par les imprimeurs des séries 1904 et 1906 et par des postiers. Le principe est simple, on achète à la poste des feuilles neuves, et on les passe pendant la nuit à la surcharge chez l’imprimeur qui en est chargé, puis on repart avec les feuilles (passées à l’envers, à une des deux surcharges, à une surcharge inexacte pour le timbre qu’on surcharge, ou de couleur anormale etc.). La commission de contrôle ne peut rien voir, et tout est authentique, timbres, caractères des surcharges, machines... sauf la combinaison incorrecte finale. Le scandale est connu en 1907 ; le comble est que les juges prononcent un non-lieu, non seulement le Trésor a touché le prix des timbres, mais leur "dénaturation" par des surcharges visiblement incorrectes en interdit l’usage sur les lettres, donc le Trésor bénéficie du service représenté par la valeur des timbres et qu’il n’a pas à rendre. C’est un beau tollé dans les revues de 1907, mais nous ne les suivrons pas sur le plan du préjudice causé aux pauvres philatélistes escroqués ; il suffit de voir le prix auquel ils ont revendu et revendent encore ces pièces. L’administration ne l’a pas entendu de cette oreille là, elle a révoqué les fonctionnaires en cause.
A côté de ces "fausses erreurs", on ne signale que très peu de "vrais faux", tous sur les rares 50c groupe brun sur azuré. Le POSTILLON du 2-8-1908 en donne la reproduction.
Quant aux deux timbres de 1901 à très forte cote (5c CANTON et 15c HOIHAO), ils sont la simple conséquence du procédé administratif consistant à entasser les feuilles d’une même valeur ; sans tenir compte de son type. Il restait par exemple une feuille du 15c bleu sous le paquet de la nouvelle impression grise, quand on a passé la surcharge HOI-HAO. Le postier de ce bureau s’en est aperçu, et s’est payé la feuille ; il n’a pas perdu sa journée.
Reste le 4c groupe à surcharge "CHINE" dont on fit un très faible tirage envoyé à Tchong-King. Nous en ignorons le motif.
9 – Surcharges de 1908.
A la suite des incidents ci-dessus, l’administration transfère la production à SAIGON, qui fait en 1908 et distribue en octobre un deuxième tirage, à l’encre mate, de la série 1906. Le 10f MONGTSEU a cette fois la surcharge de valeur à l’endroit.
Surcharge normale : 1908
A noter qu’une circulaire locale de 1907 prohibe l’usage des timbres des bureaux en Indochine, ce qui laisse entendre que cette fois les Chinois avaient intérêt à en acheter pour les revendre dans la colonie. Toutefois quelques usages frontaliers restent tolérés (timbres de MONGTSEU sur lettres de chantiers du chemin de fer du Yunnan, acceptées à LAOKAY - frontière etc.).
10 – Passage aux surcharges faites en France.
Ce fut le moyen radical de supprimer la fraude ; on l’appliqua dès la série 1907, dont les surcharges par bureau arrivèrent en Indochine tout à la fin de 1908. La série 1919 (surcharge en cents) arrive peu avant la fermeture des bureaux, elle ne sera pratiquement utilisée qu’à CANTON et YUNNANFOU - qui seuls aussi reçoivent de nouveaux cachets à légendes inchangées mais simple cercle (type 1904 de France).
Dès le 1-9-1922, devant l’énormité du stock résiduel prévu, un arrêté naturalise "indochinois" ces timbres, qui seront utilisés ensuite pendant de nombreux mois dans n’importe quels bureaux d’Indochine Ils sont naturellement fort rares sur pli des bureaux, mais moins rares sur lettres d’Indochine que ceux sans surcharges. Conséquence curieuse des premières surcharges faites localement, les lettres recommandées avant 1909 sont bien moins rares que les lettres simples. En effet les philatélistes français devaient commander les séries aux postes des bureaux, qui les expédiaient en recommandé. Et le courrier vraiment privé est fort peu courant de ces provenances.
Merci à Jacques DESROUSSEAUX de la ColFra
Les premiers timbres Chinois furent émis en 1878 sous l'impulsion de l'Anglais Robert Hart. L'empire cessa en 1911 où la république de Chine pris le relais jusqu'en 1949.
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LA PREMIERE EMISSION DE L'EMPIRE DE CHINE : LE GRAND DRAGON
Ces timbres ont été émis en 1878 par le Département de la Statistique des Douanes maritimes impériales à Shanghai.
Pourquoi le Service des Douanes était-il concerné dans cette affaire, alors qu'il existait, bien sûr, depuis des siècles, divers systèmes de transport du courrier à travers la Chine? Principalement le système I-Chan pour le courrier officiel, et le système Min Hsin Chu (en abrégé Min Chu) pour le trafic public. Pour simplifier, nous dirons seulement que, sous l'impulsion d'un anglais, Sir Robert Hart, le Service des Douanes, première manifestation de l'effort de modernisation de l'état chinois, avait pris une importance croissante en divers domaines, y compris la création à Shanghai d'un grand atelier d'imprimerie. Il disposait d'autre part de son propre service postal interne, et il était donc naturel que le gouvernement le charge d'étendre ce service en l'ouvrant au public (l'idée de Robert Hart était la création d'une véritable Poste nationale chinoise, destinée à remplacer à la longue à la fois les postes I-Chan, Min Chu, et le système local de Shanghai.)
Diverses maquettes de timbres-poste furent Proposées, dont la dernière série représentait un éléphant, une pagode et un dragon. Seul ce dernier fut retenu, le dragon étant fort populaire en Chine, dont il était l'emblème national depuis plus de 2000 ans.
L'émission comprend trois valeurs, les 1, 3 et 5 candarins (ce qui correspondait dans le tarif en vigueur au tarif du port des imprimés, de la lettre intérieure simple et de la lettre recommandée, il faut noter que les dessins en sont légèrement différents, surtout le 3 c. des deux autres. Les différences portent sur de nombreux détails notamment aux nageoires de la partie postérieure des pattes.
Les deux caractères chinois dans les angles supérieurs, " Dah Ching "lus de droite à gauche, signifient " Grande Dynastie Ching " - régnante en ce temps là.
Dans le panneau droit, " Yu Cheng Chu " lus de haut en bas signifient " Service des Postes ", alors que les trois caractères de gauche indiquent la valeur : le premier est le nombre repris en chiffres arabes dans les coins inférieurs, le second " Fen " = " Candarin " et le troisième " Yin ", " argent " (100 candarins = 1 Taël d'argent = 1 once chinoised'argent fin).
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Le dessin central représenteLung, le dragon des airs aux cinq griffes (il y a encore d'autres races de dragons : Li, le dragon de la mer , Kiau ,le dragon des marais), mais il s'agit bien ici de Lung, qui s'enroule autour de la " perle qui brille dans la nuit. " aux propriétés merveilleuses, et dont Ila la garde.
Les espèces de branches fourchues qui sortent de chaque côté de la perle sont censées figurer des rayons de la lumière qu'elle émet!
Les volutes des angles supérieurs et l'ornement à droite du dragon sont les nuages dans lesquels il vit, alors qu'en dessous de lui des ondulations figurent les vagues de la mer qu'il domine et où sont disséminées des perles (les 4 ou 5 petits cercles près des pattes.)
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Il faut signaler ici que le dessin original comportait, à peu près à mi-chemin entre la perle supérieure gauche et le pouce de la serre gauche, une perle supplémentaire qui fut éliminée par grattage de chaque cliché avant le premier tirage définitif. On peut en distinguer la trace sur certains clichés, sous forme d'un ou plusieurs points très ténus Il s'agissait là d'une mesure de sécurité, tenue secrète, afin d'éviter un emploi frauduleux au cas où des clichés auraient été volés pendant leur transport à l'imprimerie. Quelques épreuves, très rares, ont été tirées avant leur élimination
Les premiers tirages furent effectués en feuilles de 25 (5 x 5) au moyen de planches constituées de clichés indépendants bloqués ensemble dans un cadre d'acier. Les clichés pouvaient être démontés entre les tirages, pour leur nettoyage ou toute autre raison, et ils étaient ensuite remontés dans un ordre quelconque Comme chaque cliché est identifiable par de petites particularités il est possible de reconstituer tout ou partie des différents arrangements d'impression successives de chaque valeur, en se servant des paires et blocs disponibles. Cette mobilité des clichés permit de plus, au fur et à mesure de leur usure - ils étaient faits de cuivre tendre - le retrait des plus usés, les planches se réduisant alors à 20 ou même 15 timbres. En effet, il n'existait pas de cliché de rechange, sauf un seul du 3 c., et on ne connaît donc que 76 clichés différents. Les unités écartées n'étaient d'ailleurs pas condamnées pour autant, et pouvaient reprendre du service ultérieurement. Les derniers tirages, surtout du 3 c., valeur la plus utilisée, étaient en fait très défectueux, et nécessitaient d'urgence une nouvelle émission.
Le procédé d'impression était la typographie, et plusieurs qualités de papiers et d'encres furent utilisées. La dentelure était uniformément de 12½, mais elle était grossière à certaines périodes, lorsque les aiguilles de la machine à perforer avaient besoin d'être remplacées ou réaffutées. C'est probablement pour ne pas interrompre la production que la machine fut alors, à plusieurs reprises, provisoirement équipée d'un autre jeu d'aiguilles, de diamètre nettement plus fort. Alors que dans la dentelure courante les dents et les trous sont à peu près de même largeur, dans la dentelure à grands trous, assez rare, ces derniers ont une largeur double environ de celle des dents, qui paraissent très pointues.
Le papier est gommé, avec une gomme claire de très bonne qualité, qui n'a Pratiquement pas vieilli depuis un siècle.
L'émission peut se subdiviser en trois parties nettement distinctes .
On peut rechercher pour les trois timbres de cette série les différentes nuances de couleur
octobre 1878 : Sur papier mince et transparent,
espacement entre les clichés environ 2½ mm, feuilles de 25.
1 c., vert très pâle à très foncé, vert jaune
3 c., rouge brun (nuances), vermillon
5 c., orange, jaune, ocre
juin 1882 : Sur papier mince et transparent pour les 1 et 3c.,très mince (pelure) pour le 5 c.
Espacement environ 4½ mm : grandes marges.
Feuilles de 25, sauf 15 (3 x 5) pour le 3 c.
1 c., vert pâle à vert foncé
3 c., rouge brun (nuances)
5 c., ocre jaune, bistre
A noter deux cachets sigillaires : ci-dessus à droite : PEKIN , ci-dessous : CHEFOO
Les 1 et 3 c. peuvent être trouvés sur papier avec fragments d'un grand filigrane, probablement la marque du fabricant (lettres de 17 mm de hauteur). Le 1 c. existe aussi sur papier plus épais.
mars 1883 : Papier plus épais et surtout nettement plus opaque,
espacement environ 3 mm, feuilles de 20 (5 x 4).
Dentelure nette au début puis grossière, impression de plus en plus défectueuse.
1 c., vert, vert amande
3 c., rouge brun (nuances), rouge pâle, vermillon, brun rouge
5 c., jaune de chrome, jaune citron
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Les exemplaires non dentelés proviennent tous d'épreuves ou de mises en train et on les trouve donc toujours neufs. Il existe toutefois quelques paires verticales dentelées avec intervalle non dentelé, provenant d'un mauvais fonctionnement de la machine à piquer, et qui ont servi postalement; elles sont rarissimes.
Un haut fonctionnaire européen des postes chinoises, J. Mencarini, ayant retrouvé en 1905 quelques clichés du Grand Dragon, en fit faire un tirage spécial en blocs de 4, en bleu noir, non dentelés.
Des épreuves en noir existent, dentelés et non dentelés. Une impression spéciale en noir aurait été faite pour l'illustration de l'ouvrage de Mencarini- sur les postes chinoises.
Enfin les timbres imprimés sur papier jaunâtre très épais sont en réalité des vignettes destinées a l'identification des envois vers les Provinces. Elles étaient collées sur le rabat des enveloppes contenant les feuilles, ou sur les emballages. Les 1 et 5 c. sont très rares.
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Les variétés de cases dues aux clichés différents sont parfois spectaculaires et très recherchées. Chacun des clichés est cependant aussi rare que ses 75 frères, et présente autant d'intérêt pour le spécialiste en vue du planchage.
Voici quelques unes de ces variétés, certaines ne se rencontrent que sur une partie des tirages:
1 c. cadre inférieur brisé sous C de CANDARIN idem sous le 1 de droite , coin supérieur gauche brisé
3 c. arc de cercle (d'origine incertaine: cheville?) doublant la face droite du carré du 3 de gauche cadre inférieur épaissi en fuseau au centre impression défectueuse des griffes, coin inférieur gauche : pas de barre à E de CHINA
cadre supérieur brisé à gauche
cadre gauche brisé en haut
5 c. jambe droite du caractère Dah touche le cadre pas de point après CHINA
boucle du 5 droit presque fermé cadre droit brisé vers le bas
Il existe de nombreuses autre variétés de case (en fait chaque cliché est un timbre particulier et identifiable, y compris dans son évolution dans le temps.)
Ci dessous une belle variété "tache à la moustache" que l'on retrouvera plus loin
D'après Mencarini il aurait été tiré:
Papier mince +grandes marges | Papier opaque | total | |
1 candarin | 89 011 | 117 475 | 206 486 |
3 candarins | 288 828 | 269 940 | 558 768 |
5 candarins | 137 865 | 101 745 | 239 610 |
total | 515 704 | 489 160 | 1 004 864 |
Il est impossible de départager avec certitude les timbres sur papier mince et ceux à grande marge. On ne peut que faire des estimations, sachant d'une part que ces derniers n'ont été mis en vente que cinq fois moins longtemps environ que les premiers, que d'autre part il restait en juin 1882 des papiers minces à liquider dans certains bureaux de poste. La proportion des durée de vente donnerait grosso modo pour les grandes marges 13 300 du 1 c., 43 300 du 3 c. (mais ce nombre est probablement trop fort) Quant au 5 c., qui est rare,.il ne devrait guère dépasser 5% du (total, soit environ 7.000 (à comparer, quant à la cote, aux 125.000 exemplaires environ du 1 F Cérès vermillon de 1849, de France !).
Ceux qui voudraient creuser la question se reporteront à la bibliographie, mais les ouvrages ne sont pas toujours facile à se procurer.
La collection des timbres "Grands Dragons" est un des aspects les plus passionnants de la collection des timbres chinois, d'autant plus qu'elle ne se limite pas aux timbres : elle permet également de découvrir de très belles oblitérations (et la CHINE en regorge, surtout à cette époque).
Premiers Dragons de 1878 |
Seconds Dragons (petits) de 1885 |
Troisième série émise en 1894 lors du 60ème anniversaire de l'impératrice. |
Série de 1 et 2 Dollars rarement proposée. |
Quelques timbres de la République de Chine.
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L'ile fut cédée à la Grande-Bretagne par le traité de Nankin (1842) qui concluait la première guerre anglo-chinoise (Opium). Les britaniques occupèrent la péninsule de Kowloon, en 1861 ; et négocièrent pour 99 ans, les nouveaux territoires adjacents en 1898. Hong-Kong fut rétrocédé en 1997 à la Chine.
Le Traité de Nankin ouvrait certains ports au commerce. Un consul Britanique s'atblit dans chacun de ces ports. En 1844, des agences postales ouvrirent aux consulats de Amoy, Canton, Foochow, Ningpo et Shanghai. Plus tard, d'autres ouvrirent en Chine et au Japon. Ces agences dépendaient initialement de la direction générale des postes de Londres. Mais, en 1868, elles furent rattachées au bureau des postes de Hong-Kong.
Les bureaux situés dans les ports Japonais fermèrent en 1879 du fait de la compétition avec le nouvel établissement japonais des postes marines et des routes plus économiques et rapides vers l'Europe via San Francisco.
En 1917, l'affranchissement "China" fut apposé sur les timbres de Hong-Kong. Lorsque les postes locales des ports des traités fermèrent en 1922, seul Wei-Hai-Wei, une petite colonie Britanique oubliée de la Chine, continua à émettre jusqu'en 1930 où elle "rejoint" la Chine.
Les postes des ports des traités créèrent leurs propres oblitérations barrées de forme ovale en 1866. Le premier de tous ces courriers étrangers, fut oblitéré 'B62' à Hong Kong et la pratique continua sur les autres courriers. Seules les "lettres en vrac", reçurent après que les sacs soient clos, des affranchissements locaux. Avec l'introduction ultérieure de tampon d'affranchissement type, tous les courriers furent affranchis localement.
En 1917, les timbres de Hong Kong oblitérés "CHINA" sont issus des bureaux du traité des ports. Ils restèrent en application jusqu'à la fin.
Histoire des postes des ports du traité
PORTS DU TRAITE | Année d'ouverture du bureau de poste | Numéro de l'affranchissement |
* * * * * C H I N E * * * * * | ||
AMOY | 1844 | "A1" (1866-85), "D27" (1876-85) |
CANTON | 1844 | "C1" (1866-85) |
CHEFOO | 186? | CDS cancels only |
FOOCHOW | 1844 | "F1" (1866-85) |
HANKOW | 1872 | "D29" (1879-85) |
KIUNGCHOW (HOIHOW) | 1873 | "D28" (1876-85) |
NINGPO | 1844 | "N1" (1866-85) |
SHANGHAI | 1844 | "S1" (1866-85) |
SWATOW | 1861 | "S2" (1866-85) |
TIENTSIN | 1882 | CDS cancels only. |
WEI-HAI-WEI (Colonie) | 1899 | CDS cancels only. |
* * * * * J A P O N * * * * * | ||
KOBE | 1869 | "D30" (1876-79) |
NAGASAKI | 1860 | "N2" (1866-79) |
YOKOHAMA | 1859 | "Y1" (1867-79) |
Oblitération ovale | Obl. cercle simple | ||
Vertical 1866-85. RL-T2 |
Horizontal 1876-85. RL-T3 |
Nom droit RL-PR |
Nom incurvé RL-PQ |
Affranchissements types incorporant différentes formes de "BRITISH POST OFFICE" | ||||
RL-T10 | RL-T14 | RL-T15 | RL-T16 | RL-T17 |
"D27" Amoy |
"F1" Foochow |
"S1" Shanghai |
"Y1" Yokohama |
QUELQUES AFFRANCHISSEMENTS du 19e siècle |
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Amoy Type PR |
Amoy Type PQ |
Canton Type PR |
Canton Type PQ |
QUELQUES AFFRANCHISSEMENTS du 20e siècle |
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Tientsin Cercle simple |
Chefoo & Tientsin Cercles doubles |
Wei-Hai-Wei Voir en dessous |
Wei-Hai-Wei n'était pas un port du traité mais une petite colonie Britanique obtenue à bail de la Chine.
A la différence dee Hong-Kong, elle connut le même sort que les ports du traité. Elle fut occupée en mai 1898 et rendue à la Chine en Octobre 1930.
Initialement, le service du courrier envoyait les lettres à Chefoo avec la mention "Wei-Hai-Wei locals". Un bureau de poste chinois ouvrit en mars 1899 à Liu Kung Tau. Il ferma en septembre et fut remplacé par un bureau de poste britanique. En 1904 un second bureau de poste fut ouvert à Port Edward, dans le quartier Européen de la colonie.
Ces bureaux poursuivirent leurs services après le retour de la colonie à la Chine en 1930.
HONG KONG
1862 Victoria 8 c. |
1865 Victoria 96c. |
1865 Victoria 96c. |
1874 Victoria $ 3 |
1902 Victoria $ 3 |
1874 Victoria $ 10 |
1874 Victoria $ 10 |
1903 Edward VIII $ 100 |
1903 Edward VIII $ 200 |
1904-1906 Edward VII $ 1 |
1904-1906 Edward VII $ 2 |
1905 Edward VII $ 3 |
1905 Edward VII $ 5 |
1905 Edward VII $ 10 |
1910 Edward VII $ 2 |
1919-1921 George V $ 1 |
1919-1921 George V $ 2 |
1919-1921 George V $ 3 |
1919-1921 George V $ 5 |
1919-1921 George V $ 10 |
1938 George VI $ 10 |
Lettre de Long-Tchéou pour Shanghaï ayant transité par l'Indochine. Un complément d'affranchissement a été apposé et oblitéré à Langson. |
Le Consul Alfred BODARD aurait bien aimé voir arriver le train et le courrier ...
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Le docteur A.-F. Legendre, médecin-major de 1re classe des troupes coloniales, envoyé en 1902 par le ministère des Affaires étrangères à Tchen-Tou (capitale de la province du Se-Tchouan, qui compte 40 millions d'habitants), y créa, sur la demande du vice-roi du Se-Tchouan, une école de médecine. Cette école fut inaugurée officiellement par le vice-roi en personne et tous les hauts mandarins; elle compte actuellement 32 élèves, choisis parmi la classe dirigeante des lettrés.
C'est la seule école d'enseignement supérieur qui existe en Chine, sauf à Tien-Tsin.
Le docteur Legendre est venu en France dans le but d'obtenir le matériel et le personnel nécessaires pour assurer le bon fonctionnement de cette école de médecine chinoise et son organisation complète, en conformité avec les derniers perfectionnements de la science actuelle.
A l'école de médecine sera annexée une école de sciences.
Le docteur Legendre reprendra, en septembre prochain, la route du Se-Tchouan, pour parachever son oeuvre.
La photographie ci-dessus représente les élèves de l'école de médecine impériale, avec leurs administrateurs et censeurs chinois, et leur directeur et professeur, le docteur Legendre.
Extrait du BULLETIN DE LA SOCIETE DE GEOGRAPHIE COMMERCIALE, Paris,1910 – page 697 – Dr Legendre
[Sichuan]. Yun-ting chan [Yundingshan], descente sur la route de Tch'eng-tou [Chengdu]
N°17A 80c rose bande de 4 + N°21 + N°22 défx Obl. GC 5104 Càd Shangaï Bureaux Français 24/02/1864 et Càd rouge paquebot Anglais Marseille 11/04/1864 |
N°3 (10c Bistre Jaune) oblitéré CCN2 Càd Octogonal Correspondace d'Armées TayNinh 25/11/1868 |
N°60 Càd Octogonal Correspondance d'Armées Saïgon 11/05/1875 Départ non oblitéré Enveloppe Taxée puis Annulée ( oblitération France Noisy 02/06 au verso Gd Cachet Rond Rouge Mission Française Hanoi) |
N°21 (80c rose) oblitéré losange CCH Càd Saïgon 10/04/1876 pour Madras |
N°23 (25c bleu) oblitéré Càd Octogonal bleu Correspondace d'Armées Hué 08/06/1878 répété à coté, Arrivée Paris 30/07 |
N°18 + 22 + 35 Obl. Càd Octogonal Corr. d'Armées Saigon 17/11/1878. Càd Saig 17/11 sur env. Reçu Càd Bleu Paris 1912. Tarif à 65 centimes. |
Indochine : càd Tonkin 28/2/87 s.Env.,grand cachet rouge 'Chef du poste Phu-Djen' et càd Octog. Corresp.d'Armées Hai-Phong 4/3/87 |
N°49 + 50 + 55 + 57 Obl. Càd Hanoï Tonkin sur Env. Retour càd Marseille à Lyon spécial 16/07/1892. |
Marine Française - Service à la mer - Indochine TP 19 - 15c obl. Càd oct. CORR. D'ARMEES / SAIGON 26/2/97 |
Càd Paris du 28/12/00 (Rue d'Enghien) s. Env. en Franchise pour le Tonkin, càd Retour à l'Envoyeur 5060, au verso càd Hanoi(Tonkin) 7/02/01, Tuyen 10/02, Saïda (Liban) 13/04 et Paris (Distribution) 18/04. Soldat Piquet du 2e régiment Etranger décédé le 15/03 à l'hôpital de Toulon. |
Correspondace d'Armées de Chine 02/09/1900. Reçu à St Junien 14/09/1900. |
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Marine Française - Service à la mer - Expédition de Chine - Càd Corps Expéditionnaire 23/06/1901 |
Je suis ravi de savoir Emmanuel auprès de toi, ma Jeannette. Le séjour à Castelnau sera pour toi beaucoup moins triste. Tu pourras parler de ton futur voyage et tu m'arriveras toute préparée à la nouvelle vie que tu dois mener ici. Les escales n'auront plus de secrets pour toi, pas plus qu'Hanoï même avant ton départ de France. Emmanuel te conseilleras au sujet de ce que tu dois emporter, quelques vêtements très légers pour la route et pour les premiers temps de ton séjour à Hanoï ; puis vêtements de demi-saison ou d'hiver. Il est certain que le thermomètre ne descend jamais bien bas au Tonkin, mais tout est relatif et on y a froid comme en France par des températures très basses. Il est possible que tu aies quelquefois à t'habiller pour dîner ou pour une soirée quelconque et il est est à éviter d'acheter quelque chose ici, tout est hors de prix et il ne doit pas y avoir grand choix. Je t'ai déjà dit tout cela dans ma lettre l'an passé et je crains de te le répéter trop souvent. Emmanuel te renseignera d'ailleur mieux que moi. Tu me parles d'un départ le 24 août ; ma lettre n'aurait même pas le temps de t'arriver avant ton embarquement. Sais-tu si Magdelaine Cl. vient au Tonkin, cette année. Ce serait pour toi une excellente compagne de voyage. Renseigne toi sur l'époque du départ de la famille S. (par Mgr R.). Le colonel n'a pas l'air d'être très au courant. Les grosses chaleurs sont passées. La saison des pluies est arrivée et s'il fait encore chaud, on a, de temps en temps, de bonnes journées, ou tout au moins de bonnes nuits. Ma maison a pris son aspect accoutumé ainsi que les rues avoisinantes. Mon voisin, le médecin chef de l’hôpital, a fait redescendre dans leur écurie, le cheval installé au salon, une biche logée au premier, le chien et les chats ; mais il a perdu 36 poules. J'aurais bien voulu d'envoyer quelques photographies, mais je suis très paresseux. Il fait d'ailleurs encore très chaud pour les topographes, et il est difficile de faire bien. Tout continue à être calme au Tonkin. Notre général s'en va dans les premiers jours d'août, son nécessaire s'embarquera le 24 août peut-être avec toi. Du gouverneur, on ne sait rien, on lui donne sans doute la bonne parole à Paris. Je n'ai pas écris à maman pour sa fête. Sois mon interprète auprès d'elle et transmets lui mes souhaits en l'embrassant plus fort et plus que d'habitude. Embrasse Jean aussi. Ton oncle m'a fait de lui beaucoup de compliments et je ne doute pas qu'ils s'habitueront l'un à l'autre. Je vais être en somme, celui qu'il connaîtra le moins, mais je compte me rattraper. J'ai dit à Emmanuel de câbler si tu es partie le 24 août pour m'annoncer ton départ : Roget Hanoï le nom du bateau ; ou d'ecrier simplement si je peux être prévenu quinze jours ou trois semaines d'avance. Cette maudite piastre n'est pas remontée et je ne t'ai rien envoyé. Je suis d'autant plus navré que je ne sais pas si tu es encore en France et que dans mon ignorance, je dois envoyer le mandat à Emmanuel qui te le donnera si tu es encore auprès de lui. J'espère que tu voyageras par les messageries qu'on te donne au moins le passage par cette compagnie. Le supplément est de 190F. Je crois que Germain connaît un des agents de Marseille, tu pourras être bien aidé par lui. Milles choses affectueuses à toi et embrasse pour moi Emmanuel, Jean et sa tante. Hanoï, 24 Juillet 1902 |
CPA de Cochinchine du 13/08/1914. Voir les propos ci-contre (ci-dessous) sur la Grande Guerre, la "Der des Der". Longxuyen, 13 août 1914, Mon bien cher ami. C'est hier que vous deviez vous marier, mais les évennements ont dû vous faire reculer la date certainement. J'enrage bien d'être si loin, si inutile, et de ne pas pouvoir marcher pour reprendre l'Alsace et la Lorraine, mais vous qui devez être aux avant postes, recevez tous mes voeux les plus sincères de bonne santé, de gloire et d'honneur. Vive la France, vive les alliés, vive l'Alsace Lorraine. |
Arc de triomphe. Palais impérial. |
Bureaux français dépendant de la métropole : Au nombre de neuf, ces bureaux utilisèrent des timbres de France surchargés ou libellé «CHINE». Il s’agit, en particulier, de Tien-Tsin(1889)
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Enveloppe FM adressée de Tien-Tsin à Paris avec Cachet CORPS D'OCCUPATION DE CHINE. |
Carte Postale adressée depuis l'arsenal de Tien-Tsin en 1908. |
Bureaux français dépendant de la métropole : Au nombre de neuf, ces bureaux utilisèrent des timbres de France surchargés ou libellé «CHINE». Il s’agit, en particulier, de Tche-Fou (1898)
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Les membres du Conseil Municipal, responsables de la poste, proposent le 7 juin 1865 l'adoption de timbres-postes. La première série des grands Dragons de Shanghaï fut fabriquée le 1er août 1865 aux valeurs faciales de 2, 4, 8 et 16 can-darins.
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Poste Locale de Shanghaï en 1865 et 1866. |
Timbres des postes impériales chinoises oblitérés à Shanghaï en 1897. |
Paire de petits dragons oblitérée au bureau Français. |
Poste Locale de Shanghaï - USA. |
L’affaire de la Pagode de Ningbo a été, pour la Municipalité française de Changhai, un des événements les plus graves et les plus significatifs de la deuxième moitié du XIXème siècle. Elle a été la première confrontation sanglante entre résidents chinois et français de la concession. L’évènement a révélé, par une cuisante leçon, les dysfonctionnements de l’administration municipale.
La genèse
Incident anglo-chinois fin XIXeme siecle
Nous sommes en 1874. Les règlements sont ratifiés depuis 5 ans - le paragraphe 4 de l’article 5 prévoit que des notables chinois ou des responsables de congrégations religieuses peuvent être admis au Conseil avec voix consultative. Cette idée est cependant peu appréciée des membres du Conseil Municipal et les différents Consuls qui se succèdent relancent régulièrement le Conseil à ce sujet.
Les commerçants chinois, qui paient leurs rentes et taxes avec autant de réticence que leurs collègues européens, prennent progressivement ombrage de ne pas être représentés à mesure qu’ils atteignent une certaine taille et respectabilité.
La tension règne donc parmi les notables et n’attend qu’une étincelle pour s’enflammer.
Les prémices
Au confins de la rue Palikao (Yunnan lu) et de ce qui va devenir la rue de Ningbo (Huai hai Dong lu) se trouve une pagode appartenant à la guilde des gens de Ningbo et dans l’enceinte de laquelle s’entassent des cercueils en attente d’être rapatriés au Zhejiang par les familles. Celles-ci n’ayant pas toujours les moyens de le faire, le nombre de cercueils augmente de manière inquiétante.
Le Conseil Municipal, soucieux d’éloigner les lieux de sépulture des zones habitées, avait déménagé à grands frais les tombes des marins français tombés pendant la guerre des Taiping vers ce qui allait devenir le cimetière de Passienjo (le parc Huai hai d’aujourd’hui). Il désire également déplacer celui des gens de Ningbo comme cela avait été négocié et réalisé quelques années auparavant avec la guilde des commerçants du Fujian pour y construire l’Hôtel Municipal. D’autre part, le Conseil désire prolonger vers le Sud le tracé des rues de Palikao et Saigon (Guanxi nan lu) et établir ainsi une liaison Est-Ouest avec la route menant vers la mission de Zi-Ka-Wei (Xu Jia Hui) et qui allait devenir la rue de Ningbo.
La guilde de Ningbo, violemment opposée à ce projet, en appelle au Consul général Godeaux. S’ensuit alors une série d’échanges très violents avec M. Voisin, le Président du Conseil Municipal qui reste sur sa position.
Les événements
Le 3 Mai 1874, à l’initiative de la guilde, un attroupement menaçant de Chinois se forme aux alentours de la pagode et se dirige vers la demeure de l’agent des voies, M. Percebois. La foule moleste la famille Percebois et met le feu à son domicile. La famille s’échappe par miracle et d’autres étrangers de passage sont molestés. Tout ce petit monde se retrouve à l’Hôtel Municipal en grand émoi.
Sous la pression des étrangers rassemblés, le Consul décide d’envoyer une trentaine de marins de la Couleuvre et du Tigre, deux navires ancrés sur le Huangpu. Sous la menace de la foule gesticulante, des coups de feux sont tirés et six Chinois sont tués.
Le Consul, effrayé par l’ampleur que prennent les événements, émet un décret annulant la décision du Conseil et ce, sans l’en avertir. Choqué, le Conseil proteste. La presse s’en mêle également, y compris le North China Daily News et le Shanghai Evening courier, les deux journaux de la Concession Internationale, qui en profitent pour fustiger au passage l’indépendance de la concession française… Il est reproché au Consul de ne pas défendre les intérêts de la communauté française et d’avoir cédé à la pression de la foule. Tout cela a finalement ouvert la porte à de multiples revendications du même genre. De leur côté, les autorités de la ville chinoise exigent réparation pour les victimes, ce qui rallume les feux de la colère….
Il faudra plus de 4 ans pour arriver à un compromis sur ces réparations. Une des conditions de ce compromis sera que le projet reste bloqué, même si l’engagement sera pris d’évacuer les cercueils dans les meilleurs délais.
Le conflit resurgira 24 ans plus tard, mais la leçon avait servi … et la rue de Ningbo sera finalement construite.
Les leçons
L’importance de cet incident réside surtout dans les faits suivants :
• Ce fut un exemple criant de l’antagonisme existant entre le gouvernement français - représenté par son Consul - et l’administration municipale.
• Ce fut sans conteste une preuve que cette rivalité pouvait être exploitée de manière machiavélique par les autorités locales, jouant les victimes auprès d’un consul enclin à leur prêter une oreille favorable.
• Ce fut enfin l’illustration de ce vieux proverbe qui dit « une mauvaise paix vaut toujours mieux qu’une bonne guerre ».
Le Consul Godeaux avait oublié la maxime de son illustre prédécesseur à Changhai : « En Chine, il faut oser pour pouvoir ».
Cet incident a certes été une alerte, mais il n’a pas ralenti la progression des évenements et surtout des affaires… et nous l’illustrerons dans le prochain chapitre.
Bureaux français dépendant de la métropole : Au nombre de neuf, ces bureaux utilisèrent des timbres de France surchargés ou libellé «CHINE». Il s’agit, en particulier, de Han-Keou (1898)
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Bureaux français dépendant de la métropole : Au nombre de neuf, ces bureaux utilisèrent des timbres de France surchargés ou libellé «CHINE». Il s’agit, en particulier, de Ning-Po (1902)
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Bureaux français dépendant de la métropole : Au nombre de neuf, ces bureaux utilisèrent des timbres de France surchargés ou libellé «CHINE». Il s’agit, en particulier, de Fou-Tcheou (1902)
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Bureaux français dépendant de la métropole : Au nombre de neuf, ces bureaux utilisèrent des timbres de France surchargés ou libellé «CHINE». Il s’agit, en particulier, de Arsenal Pagoda (1902)
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Bureaux français dépendant de la métropole : Au nombre de neuf, ces bureaux utilisèrent des timbres de France surchargés ou libellé «CHINE». Il s’agit, en particulier, de Amoy (1902)
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Ce bureau indochinois fut ouvert le 15 juin 1901. Il ferma le 31 décembre 1922. CANTON (proche de Hong-Kong), 15-6-1901. Ce bureau eut un tel succès auprès des Chinois de cette ville industrieuse qu’on y joignit plus tard six annexes dont les cachets portent de "A-CANTON-CHINE-A" à "F-CANTON-CHINE-F". A l’époque ville de plus de 500.000 habitants.
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Timbre des postes impériales chinoises oblitéré à Canton en 1897. |
Destination exceptionnelle : Canton bureau D pour les Fidji. |
Canton, bureau central, pour les Etats Unis. |
Le bureau de ce territoire à bail, s'ouvrit au public le 1er avril 1900. Il cessa de fonctionner lors de la cession du territoire à la Chine entre juillet 1945 et mars 1946.
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A 200km. de l’est du Tonkin, le territoire de Kouang Tcheou-Wan est une bande côtière de la mer de Chine, longue de 70km. et composée de trois "circonscriptions", l’une à l’Est du fleuve Ma-Tché, la seconde à l’Ouest, et la dernière groupant les îles du large. Ce territoire est dans le Ewang Si chinois, limitrophe du Tonkin. Un accord franco chinois de 1897 réservait à l’influence française les provinces chinoises limitrophes du Tonkin. la France cherchait à disposer en Chine d’un territoire pouvant rivaliser, sinon avec Hong Kong, pour 1e moins avec le Macao des Portugais. Notre choix ne fut pas fameux, car Kouang-Tchéou-Wan ne prit aucune importance économique et ne se signala que par le tripot chinois de Tche Kan, pâle reflet des énormes établissements de Macao.
Donc, en 1898, un jeu très asiatique de traités et d’opérations militaires conduisit à l’occupation du territoire par les troupes françaises. Puis un accord du 16 1-1899 fixa les frontières de la zone concédée aux Français par bail de 99 ans. C’est ce même traité qui nous autorisa à construire le chemin de fer du Yunnan, reliant cette province et notamment Yunnan-Fu et Mong Tseu, au grand port tonkinois de Haiphong, réalisation qui connut, elle, un grand succès économique.
1 – Période militaire.
Les troupes françaises appartenaient au Corps expéditionnaire du Tonkin, qui avait la franchise pour les lettres sur France jusqu’à fin octobre 1904 mais qui, curieusement, devait affranchir (avec le 15c Groupe) les plis pour le Tonkin.
Pendant les opérations de 1898/99, l’armée se chargeait d’évacuer les lettres sur le port de Haiphong, d’où la poste indochinoise les acheminait. Le 5 janvier 1900, le rattachement au Tonkin fut prononcé et on envoya un postier qui ouvrit le premier bureau du chef lieu, KOUANG TCHEOU. Il resta purement militaire. jusqu’au 1 4 1900, date d’ouverture au public. Le postier reçut un cachet à légende "QUANG CHAU WAN / INDO CHINE FRANCAISE" où le nom était transcrit en Vietnamien, et dont le postier gratta le mot "WAN" superflu (il signifie territoire et le nom de la ville suffisait). Bientôt d’ailleurs, on put lui envoyer le cachet à légende corrigée.
En 1900 1902, on ouvrit six petits bureaux tenue par un soldat télégraphiste, savoir dans la circonscription Est POTAO et POINTE NIVET, ce dernier fermé au bout de peu de mois, ne desservant qu’une garnison temporaire, et à l’ouest POTSI et TAIPING sur la route côtière vers la ville chinoise de LUI-CHOW ; TCHE-KAM (ou KANG) vers l’intérieur. Enfin, le quartier administratif du chef lieu fut baptisé "FORT BAYARD" et eut aussi un bureau, contrairement au quartier du port, PORT BEAUMONT, dont on peut voir le nom manuscrit sur des adresses de plis envoyés aux militaires, mais qui n’ont jamais de cachet. Les îles n’eurent jamais de poste, des vedettes portaient le courrier au chef-lieu. On ne voit leur nom (TAN HAI, MAU CHAU) que sur des cachets administratifs des plis militaires. Ces derniers présentent aussi parfois des noms d’autres localités sans bureau de poste. Après 1904, les militaires reçoivent des timbres F. M. de France.
Les cachets postaux portent à cette époque "INDO CHINE FRANCAISE" en bas et l’on utilise uniquement les "groupes" non surchargés d’Indochine.
2 – Période 1905-09.
On décida d’appliquer ici aussi le système de surcharges des bureaux indochinois en Chine. Ce système a pour cause les différences de taux de change locaux, entre le taux du marché et celui utilisé par les postes dont les timbres étaient libellés en centimes français. En 1902, on avait essayé une surcharge unique "CHINE", oubliant que dans ce grand pays il y avait aussi des variations des taux intérieurs. On revint en 1903 à la surcharge par bureau, puis on chercha de nouveau à simplifier en 1904 par surcharge "CHINE"… et la spéculation reprit. D’où un retour aux surcharges par bureau, sur série GRASSET cette fois ; c’est alors que KOUANG TCHEOU WAN fut inséré dans le système. En 1907, il fallut interdire officiellement l’usage en Indochine de tous ces timbres surchargés, que la modestie des bénéfices perçus n’empêchait pas les équipages des bateaux des lignes locales de transférer et revendre d’un port à l’autre, aux frais du Trésor indochinois [1].
1908. - Timbres d’Indochine de 1892 1904 avec Kouang Tchéou Wan et valeur en monnaie chinoise en surcharge. Les 75 c. et 5 f. sont au type groupe, tous les autres au type Grasset. II existe deux tirages : les surcharges du premier (1906) sont brillantes ; celles du second (1908) sont mates. L’histoire des fausses surcharges de toutes ces émissions est extraordinaire, qu’il s’agisse des surcharges de Hanoi ou de celles de Tchong King (dont un tirage fut autorisé, un toléré et les autres vraiment faux !). Ici, l’intervention tardive des séries surchargés en 1906, confère une certaine rareté aux fausses surcharges. On peut rencontrer des "groupe" autres que les 75c et 5f de la série officielle, ainsi que des "erreurs de surcharge", également des faux d’autres bureaux, que l’on a validés par un cachet de complaisance du territoire. Cette affaire des fausses surcharges a passionné les philatélistes en 1907, quand eut lieu le procès des coupables. Leur procédé était enfantin, ils achetaient des feuilles à la poste de Hanoi ou Saigon, et les passaient la nuit dans la machine à surcharger officielle ; la commission de contrôle trouvait toujours un compte équilibré entre les feuilles qu’elle apportait et les feuilles surchargées. Quant aux faussaires, employés des postes et de l’imprimeur, ils faisaient un beau bénéfice sur le nominal des timbres. A la grande fureur de l’administration et des philatélistes grugés, le tribunal acquitta les faussaires car n’ayant causé aucun préjudice au Trésor, bien au contraire ; ils avaient payé les timbres et les avaient rendus inutilisables, d’où une économie sur la contrepartie que devaient les postes aux acheteurs de vignettes ! Les P.T.T. révoquèrent cependant les postiers ailés au trafic. Quant aux philatélistes, ils ont certainement mieux revendu leurs faux que s’ils avarient acheté des timbres réguliers ! Beau sujet de réflexion pour les moralistes. Pour éviter tous ces incidents, les surcharges seront désormais faites à Paris sur la série d’Indochine de 1907 : KOUANG TCHEOU et valeur en monnaie chinoise et sur les séries suivantes d’Indochine en cents et en piastres : KOUANG TCHEOU
Les cachets de l’époque saut au type de ceux des bureaux en Chine, mentionnant ce nom et, en caractères, celui du bureau. L’orthographe est sinisée, par exemple KOUANG TCHEOU-WAN pour le bureau central (dont il existe plusieurs types de marques). FORT BAYARD posa ton problème, car intraduisible en caractères chinois. Heureusement, on venait de recevoir un cachet avec "INDOCHINE" en bas, et l’on se borna à gratter "INDO" (voir figure).
3 – Période 1909-24.
Le territoire est directement rattaché au Gouverneur général, on remplace sur les cachets "CHINE" par "INDOCHINE", en laissant les noms en caractères. On fait maintenant les surcharges anti-spéculatives en France, ce qui est plus prudent. L’usage de timbres d’Indochine est désormais admis dans tous les cas, beaucoup sont vendus sur place et notamment tous les entiers, les fiscaux pour fiches de Colis Postaux, les commémoratif. Inversement, c’est à partir de septembre 1922 que les timbres de tous les bureaux chinois et de KOUANG TCHEOU sont vendus et utilisables en Indochine. I1 faut dire qu’il restait un énorme stock à Hanoi, et que la fermeture prochaine des bureaux en Chine (fin décembre 1922) aurait imposé le gaspillage de sa destruction pure et simple.
Dès 1910 on ferma le bureau central (KOUANG TCHEOU-WAN), qui restera purement télégraphique, ainsi que POTEOU (ex POTAO), auquel les trois Français restant en circonscription est n’assuraient pas une activité suffisante.
4 – Période 1924-25.
Le territoire est à nouveau rattaché au Tonkin, et les premiers cachets envoyés par la France au type "1904" de la Métropole portent "TONKIN". Seul Fort Bayard en reçoit, car le régime change à nouveau.
5 – De 1925 à la guerre.
Les quatre bureaux restants reçoivent des cachets type 1904 de France, avec en bas "KOUANG TCHEOU WAN" le territoire étant devenu le sixième pays de l’Union Indochinoise. Mais POTSI et TAIPING ferment début 1928 pour trafic insuffisant, et il ne reste que Fort Bayard et Tché kan. Il y a de nombreuses variétés des marques de ces deux bureaux (mots joints, séparés par un blanc ou un tiret ; à la fin (1942) adjonction de losanges entre la ville et le pays).
Plusieurs valeurs de la série "R.F." ne sont jamais parvenus en Indochine, mais non des"non émis" vendus à la poste coloniale de Paris 4c n°126A d’Yvert, 130A (9c à surcharge noire), 131A (18c) et très probablement le 25c violet non catalogué (mais vendu comme n°112) savoir le 25c violet de 1939, avec chiffre bien plus petit que celui de 193 et dont la masse des feuilles d’Indochine fut surchargée 10c (Indochine n°229).
6 – État français et cession à la Chine.
Un arrêté de 1944 autorise le territoire à ouvrir des postes rurales gérées par des administrations non postales ; il ne semble pas qu’on ait eu le temps de le faire avant le coup de force japonais du 9 mare 1945. Les timbres "Etat Français" imprimés en Indochine en 1941 44 n’ont pas été surchargés KOUANG TCHEOU, mais certains ont servi tels quels. En fait, il restait de gros stocks des émissions antérieures. On se demande pourquoi la Métropole a surchargé et vendu à la poste coloniale 16 valeurs d’une série "sans R.F." d’Indochine surchargée KOUANG TCHEOU, alors que 4 seulement étaient vendues sans surcharge (KTW n°140 155, Indochine n°232 235). Après la guerre, on a retrouvé deux feuilles du 18c surchargé (n°148A). D’autre part on a aussi retrouvé quelques "non surchargés" de la série Kouang Tcheou, à notre connaissance les 2/5, 1/2, 9, 10, 22, 60, 70 cents ; des non dentelés d’autres valeurs se trouvent aussi, dont un "1 /CENT taxe POSTES FRANCAISES", genre INDOCHINE taxe n°60, dont la surcharge KOUANG TCHEOU n’était certes pas prévue. Mais ce ne sont là que des "jeux parisiens", rien de toutes ces pièces n’a touché Saigon, a fortiori Kouang-Tcheou. En 1943, à peu près simultanément, les japonais promettent au Gouvernement "fantoche" de Nankin de lui rendre prématurément le territoire à bail, le Général de Gaulle agit de même vis à vis du chef nationaliste TCHANG KAI-SHEK, et Vichy, pour ne pas être en reste, annonce que le bail sera dénoncé dés la fin de la guerre, en tous cas, l’Armée Japonaise, comme en Indochine, se saisit du territoire le 9 mare 1945, interne les Français qui ne seront libérés que 4 mois après la fin de la guerre. L’administration chinoise ferme les "postes indochinoises" du territoire le 30 septembre 1945, 28 jours après l’armistice, les employés indochinois étant renvoyés chez eux. En attendant, timbres et cachets sont restés inchangés.
7 – Après la guerre.
Il restait en Indochine des stocks de timbres de Kouang-Tchéou, ils furent vendus à la faciale et restaient valables pour affranchir à Saigon. Mais ils sont surtout partis chez les philatélistes. Plus curieux est le sort des "Angkor Pétain" (Yvert n°138 139). Alors qu’aucun des commémoratifs de l’Etat Français n’a dépassé le stade de la poste coloniale de Paris (n°135/137, 156/157. avion 1/4), 40.000 paires d’Angkor Pétain, bloquées par la guerre, arrivèrent à Saigon au début de 1946. Elles y fusent surchargées "R.F." comme ceux d’Indochine (n°299/300), mais le Haut Commissariat de France les fit détruire "pour éviter la spéculation", objectif qui prête quelque peu à sourire quand on en voit la cote actuelle (Yvert 299a et 300a) – car, comme toujours en Extrême-Orient ; s’est trouvé un bénévole pour sauver une feuille des flammes. De fin 1945 à fin 1949, l’administration nationaliste chinoise administra Kouang-Tchéou, suivie de l’administration communiste. Si vous trouvez un cachet chinois où se lisent KWANGCHOWWAN, CHANKIANG ou KANKIANG, mettez le en conclusion de vos pages d’album réservées à cette colonie dont si peu de Français ont connu le nom.
Ce bureau indochinois, dans l'île d'Hainan, fut ouvert le 15 mai 1900. Il ferma le 31 décembre 1922. HOI-HAO (île de HAINAM), 15-5-1900, HAI-HAO - CHINE après la réforme de 1906. A l’époque localité de moins de 30.000 habitants.
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Lettre d'Hoï-Hao pour Haïphong à en-tête de la compagnie de navigation Marty et d'Abbadie, qui assurait le service maritime d'Indochine vers Canton et Hong-Kong. |
Ce bureau indochinois fut ouvert en Chine le 11 février 1902. Il ferma le 31 décembre 1922. PACKHOI, 11-2-1902. Changement d’orthographe lors de la réforme : PAK-HOI - CHINE. Le postier, ayant eu vent de la modification d’orthograhe prévue, gratta un de ses deux cachets en 1903 (PA-KHOI / CHINE) ; mais, craignant une sanction, il ne l’utilisa que sur du courrier local ou des complaisances (sur 15c gris). A l’époque localité de moins de 30.000 habitants.
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Timbre des postes impériales chinoises oblitéré à Pakhoi en 1897. |
Chine - Pakhoï - Complaisance - 29/11/1902 |
Lettre de Pakhoï pour l'Angleterre via Haïphong et Saïgon en 1913. |
Pakhoi, aujourd’hui Beihai, joue depuis plus de 2 millénaires un rôle actif dans l’économie étrangère de la Chine et les échanges portuaires. À l’époque des dynasties Han et Tang, la ville était déjà un port réputé et une destination des premières voies maritimes marchandes, lui conférant un statut d’importante ville portuaire pour le sud de la Chine, tant dans les temps anciens que contemporains. En avril 1984, Beihai a été reconnue comme l’une des quatorze villes côtières les plus ouvertes sur le monde extérieur. La ville connut alors une forte augmentation de sa surface construite jusqu’en 1994, le gouvernement ayant ordonné l’arrêt de la construction de nombreux édifices pour des raisons de sécurité. Une très forte urbanisation des campagnes s’est également fait ressentir durant cette décennie. Beihai est en outre une ville réputée pour être un des derniers bastion des pirates du Golfe du Tonkin.
Suite au Traité de Yantai en 1876, 8 nations occidentales (Royaume-Uni, États-Unis, Autriche-Hongrie, France, Italie, Portugal et Belgique) ont construit et mis en place des ambassades, des hôpitaux, des églises, des écoles et ouvert des voies maritimes commerciales. Aujourd’hui, 15 de ces constructions sont toujours présentes dans la ville. Beihai est le siège d’un diocèse catholique romain, qui comptait 33 églises en 1949. La ville n’est officiellement devenue une destination touristique qu’en 1982.
Ce fut le premier bureau indochinois ouvert en Chine le 25 janvier 1900, ferma le 31 décembre 1922. LAOKAY-A / TONKIN, ouvert 26-1-1900, devient MONGTZE / CHINE en 1901 lors de l’ouverture de la ville aux étrangers, MONG-TSEU - CHINE en 1906 lors de la réforme générale du système. A l’époque localité de moins de 30.000 habitants.
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Postée à Mong-tzeu le 20 juillet 1903, cette lettre de la compagnie ferrovière est arrivée à Hanoï le 28 en passant pat Lao Kaï le 26. |
Carte Postale adressée par un ingénieur des chemins de fer en 1906. |
Ce bureau indochinois ouvert en Chine le 15 février 1900, ferma le 31 décembre 1922. LAOKAY-B / TONKIN, ouvert 15-2-1900, devient MONGTZE-B / CHINE en 1901, puis YUNNAN-SEN / CHINE en 1903, un peu avant l’ouverture générale de la ville aux étrangers (sept. 1904), enfin YUNNAN-FOU - CHINE lors de la réforme générale. A l’époque ville entre 30.000 et 100.000 habitants.
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Lettre de Yunnanfou - qui, à l'époque est le bureau annexe (B) de Mong-Tzeu - pour la Drôme par la Birmanie. |
Oblitération Yunnan-Fou sur timbres surchargés Yunnansen. Partie le 5 septembre 1905, cette lettre est arrivée en France par Marseille le 20 octobre 1905 pour arriver à Rouen le 23 octobre. |
Yunnan Fou - Hôtel du commerce. |
Yunnan Fou - Pagode de cuivre. |
Ce bureau indochinois fut ouvert en Chine le 7 février 1902. Il ferma le 31 décembre 1922. TCHONG-KING / CHINE, ouvert 7-2-1902, T’CHONG-K’ING - CHINE après la réforme de 1905-06. Important port fluvial utilisé par la marine de guerre française du Yang-Tse-Kiang, l’autre terminus étant SHANGHAI. A l’époque ville de 100.000 à 500.000 habitants.
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Timbre des postes impériales chinoises oblitéré à Chunking en 1897. |
Affranchie avec un timbre d'Indochine non surchargé, cette lettre postée à Tch'ong-K'ing le 15 janvier 1904, a transité par le bureau français d'Han-Kéou le 1er février et est arrivée à Ste Foy-lès-Lyon le 15 mars. |
Timbre de Franchise Militaire en 1914. |
Missionnaires à Tch'ong-K'ing au début du siècle. |
Maison de la Marine. |
"Le site est superbe, encadré par deux fleuves - le Jialing au nord et le Yangzi au sud. Les dominant de haut, Tchoungking se présente comme une presqu'île formée d'une suite de collines aplaties au sommet, et à son extrémité, là où les deux fleuves confluent, d'un immense éperon rocheux. Au sommet et sur les flancs des falaises en pente s'étale, sur plusieurs strates, tout un enchevêtrement de masures basses, de hauts buildings, pareils à une multitude de coquillages fermement incrustés dans les roches. Les rues et les ruelles sont partout reliées par d'innombrables marches..."
D'après le Dit de Tianyi, roman de François Cheng.
"Tchong-king (Chungking en anglais, Chongqinq en pinyin), dont le nom pourrait se traduire par "Multiples Faveurs du Ciel", est relativement connu chez nous pour avoir eu un bureau indochinois de février 1902 à décembre 1922, et aussi pour avoir été le siège du Gouvernement chinois en 1939, lors de l'avance japonaise.
C'est maintenant, avec environ 6 millions d'habitants, la plus grande ville de la province du Setchouen (Sichuan) et de tout le sud-ouest chinois. Mais à l'époque qui nous occupe, c'était déjà une cité de plus de 250 000 âmes (500 000 disent certains), dont l'importance économique considérable découlait de sa situation à la limite de navigabilité supérieure du Yangtse, à 700 km en amont d'Ichang, et à quelques 2 400 km de Changhaï. Du fait du relief particulièrement tourmenté de cette région, excluant les route faciles pour les liaisons avec le reste de la Chine, le fleuve, malgré les très dangereux rapides dans les gorges jusqu'à Ichang, restait la seule voie praticable pour le trafic des marchandises ; le courrier léger pouvait cependant passer sur les chemins de halage, le long des berges. Tchongking était le nœud des routes ou pistes commerciales amenant dans ses vastes entrepôts les denrées de toutes sortes en provenance de l'intérieur de cette riche province, ainsi que du Kansou, du Koueitchéou et du Tibet: opium, soie, cire végétale, fourrures, laine, huiles, métaux, pailles tressées, plantes médicinales, etc.... Ces marchandises étaient chargées pour la descente du Yangtse dans les centaines de grosses jonques qui se pressaient dans le port (et qui se perdaient fréquemment corps et biens au passage des rapides), alors seules de modestes embarcations pouvaient remonter en amont..... Tchongking fut ouvert au commerce étranger par les traités de Tchéfou en 1876 et de Pékin en 1890."
Extrait d'un article de J. Bourrin sur les Postes Locales dans le bulletin N° 17 de la Philatélie Chinoise
Le bâtiment construit sur les plans de Hourst était plus familièrement appelé "Bastille" tant il s'apparentait à une forteresse.
La légende de la carte y fait d'ailleurs référence : "La bastille, établissement de la Marine Française à Chungking".
Le bâtiment qui porte une plaque commémorative sur laquelle est gravée l'inscription : "Construit en 1902-1903 par ordre du V. A. Pottier Commandant en chef d'escadre des mers d'Extrême-Orient avec une subvention allouée par M.P. DOUMER gouverneur général de l'Indochine" est toujours en place de nos jours et a fait l'objet d'une restauration par son propriétaire, le "Nanan district Cultural Heritage Division", en avril 2003. Un restaurant de cuisine française "Les Champs Élysées" y est installé.
Vers le début du siècle quand la France se cherchait une présence commerciale en Chine, la Marine Française avait construit une belle bastide appelée "Bastille" pour y accueillir le quartier général à Chongqing et y stocker de l'approvisionnement. Le consulat se trouvait ailleurs rive gauche dans la ville. Ça se comprend un peu car pour les jonques accompagnatrices, sans moteur, halées à force d'hommes, il était plus facile de rester du même côté plutôt que de traverser le fleuve pour aller cote ville/rocher ce qui supposerait de dépasser la ville se laisser dériver et changer de côte et se faire re-accrocher. Les canonnières qui remontaient le fleuve s'y arrêtaient. La Bastille est située à Wanjiato avant d'arriver a la jonction Changjiang / Jialing et sur la rive droite (à droite en descendant le fleuve). Deux canonnières s'appelaient l'Orly et le Doudart de Lagree.
Solidement assis sur un mur de soutènement de 10 m de haut, le bâtiment s'élève à 30 m au-dessus des basses eaux du Yang Tsé, hauteur juste suffisante pour le mettre à l’abri de certaines grandes crues.
La Bastille de nos jours ( Juillet 2000 ), établissement de la Marine Française a Chongqing vers 1900